Je reviens aujourd'hui sur un thème déjà traité dans le cadre de ces ''Pages fédérales'', car il me tient tout particulièrement à cœur. Il me paraît en effet toujours d'actualité et m'est inspiré une nouvelle fois par le rassemblement de Blois : l'ULM deviendrait soi-disant inaccessible aux plus modestes d'entre nous, du fait de la sophistication croissante de nos appareils et en conséquence de leur prix.

Certes, à Blois sont présentés et mis en avant les derniers modèles de toutes les classes d'ULM, les plus rutilants et les plus performants. C'est en effet l'un des objectifs du rassemblement que de montrer le dynamisme du monde des ULM, que d'exposer les progrès réalisés en termes de design, de sécurité, de performances. L'ULM c'est le mouvement et l'inventivité. Il ne faut surtout pas s'en offusquer et laisser à penser que seuls ces appareils ''phares'' existent aujourd'hui. Tant mieux pour ceux qui ont les moyens de les acquérir... et merci pour la part de rêve et de fantasme que ces belles machines peuvent inspirer. D'ailleurs comme en automobile, les techniques nouvelles et innovantes profitent au fil du temps aux modèles les plus modestes. Les magnifiques aéronefs de Blois ont donc largement leur raison d'être. Ne va-t-on pas visiter le Salon de l'Automobile autant pour admirer les derniers bolides nés, les marques de légende qui font rêver, les concept-cars qui ne seront jamais mis sur le marché que pour découvrir les perfectionnements du modeste modèle que nous conduisons tous les jours.

Ce qui est moins bénéfique pour nous en revanche, c'est l'idée que répandent certains pilotes ou journalistes, à savoir que seuls ces ULM, inaccessibles financièrement pour la grande majorité d'entre nous, existeraient maintenant sur le marché, fermant les yeux sur les appareils plus simples, mais pourtant bien présents eux aussi. A l'occasion de la visite du rassemblement, pour la première fois, par le Directeur Général de l'Aviation Civile (qui a par ailleurs accepté de réaliser un vol de découverte en pendulaire), je m'étais fixé comme challenge de lui montrer toute la gamme des appareils, dans toutes les classes : du plus classique et simple au plus perfectionné et sophistiqué. Le pari a été largement gagné, car pour celui qui refuse d'être aveugle le choix demeure vaste.

Si l'on souhaite acquérir un ULM, il faut savoir faire preuve d'une certaine humilité et de modestie ; et faire son choix en combinant ''goût, moyens financiers et compétences'' ; une alchimie nécessaire que permet la richesse de variété des modèles ULM : du paramoteur d'occasion au multiaxe neuf dernier cri, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Alors, que l'on ne me dise pas qu'il est impossible de trouver l'ULM à sa mesure, à même de permettre d'assouvir cette passion de voler qui nous tenaille toutes et tous.

Nous ne roulons pas tous en Ferrari, et jeunes nous avons presque tous conduit de petites cylindrées antiques pour l'entretien desquelles nous trouvions des jobs d'été. Idem pour l'ULM ; et la montée en gamme se fait au fur et à mesure de la progression sociale... et en âge !

Avec la réglementation ULM que nous connaissons en France, la richesse de la variété de la gamme de nos appareils est le second élément du succès de la pratique de l'ULM dans notre pays. Les deux sont indissociables.

Bien entendu il nous faut veiller à ce que les règles de base qui caractérisent notre pratique de l'Ultra Léger Motorisé ne soient ni détournées ni galvaudées et dénoncer les abus haut et fort. Mais les progrès profitent à tous, même à ceux, les plus nombreux au sein de notre communauté, qui veulent continuer à voler de manière simple avec des appareils simples.

Ces appareils existent... ils étaient à Blois... oui, je les ai vus !

Dominique Méreuze
Président de la FFPLUM