Il ne se passe pratiquement pas de journée sans que nous n'ayons droit à des observations amères, des critiques virulentes et des jugements à l'emporte-pièce relatifs à nos compétences insuffisantes, notre formation de pilote fantaisiste et notre taux d'accidents catastrophique. Les preuves du contraire que sont nos chiffres et nos statistiques, en rapport avec nos effectifs, nos heures de vols, nos accidents, incidents et infractions, aussi incontestables qu'ils soient, ne pèsent pas lourd devant la mauvaise foi et l'aveuglement de ceux qui ont décidé de ne pas les croire... parce que notre succès les gêne et les dérange dans leur train-train.

Certes nous ne sommes pas parfaits et une toute petite minorité d'entre nous s'ingénie, parfois presque volontairement, à faire (sur)vivre cette légende du pilote ULM inconscient et ignare. Et comme pour toute pratique il nous arrive aussi de faire quelques erreurs involontaires... mais pas plus, ni moins que les autres.

C'est pourquoi, au sein de notre Fédération, la grande majorité des pilotes que nous sommes se remet en question, tente de tirer les leçons de ces erreurs et de montrer... l'exemple.

Mais certains de nos juges et détracteurs devraient également faire preuve d'un peu d'humilité en acceptant de mettre à niveau leurs connaissances avant de nous administrer des leçons de morale ! Ce serait la moindre des choses pour des professionnels chargés de faire appliquer une réglementation, dont des pans entiers leur échappent parfois, en tout cas en ce qui concerne l'ULM.

Ainsi, parmi de multiples exemples, sur un terrain AFIS, ouvert à la CAP, uniquement interdit aux paramoteurs (carte VAC), un pilote de pendulaire s'est-il vu refuser l'accès du dit aérodrome par un agent qui lui expliquait au téléphone que les pendulaires ne pouvaient accéder au terrain parce que ces aéronefs appartenaient justement à la classe des « paramoteurs »... Cet exemple n'est pas inventé pour la cause, puisque nous possédons l'enregistrement de l'appel téléphonique.

Mon propos n'est bien entendu pas de jeter l'opprobre sur les AFIS ou les contrôleurs du ciel. Il en existe même qui nous apprécient ou volent en ULM. Ceux qui nous accompagnent sur le Tour ULM ou ceux de Gap par exemple, que je côtoie durant toute l'année, traitent avec le même respect les pilotes d'ULM de toutes les classes, ceux des avions largueurs de parachutistes, des hélicoptères civils, militaires et du SAMU, des dizaines de planeurs français et étrangers, des avions remorqueurs de planeurs, des avions légers, des constructions amateurs qui fréquentent ce beau terrain... Ce qui se déroule ici sans problème majeur ainsi que sur des dizaines d'autres terrains AFIS, contrôlés ou non, doit être possible ailleurs ; pour peu que ceux qui ont le privilège d'exercer leur métier sur des aérodromes aiment l'aviation, aient envie de travailler (en rendant service !) et le souci du développement de l'aviation légère... dont dépend tout de même une partie de leur gagne-pain et la pérennité de leur corporation, hors les grands aéroports.

Soyons des pilotes responsables et montrons l'exemple... mais que ceux qui nous jugent et nous montrent du doigt en fassent tout autant !

Bons vols,

Dominique Méreuze
Président de la FFPLUM