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Outillage

octobre 2017 - par ULMag

Dégainez le bon outil !

L'entretien de nos chers aéronefs exige des compétences précises, une attention particulière et... de bons outils. On ne fait pas les crêpes avec un couteau à mastic ! C'est pareil pour la mécanique ; chaque vis demande son embout approprié et chaque boulon réclame sa clé adaptée.


Il faut distinguer l'outillage qui reste à l'atelier de celui qu'on emporte avec soi lors de nos déplacements. Le premier est complet et peut faire face à tout entretien, toute opération, le second se limite au dépannage. Si la notion d'entretien est assez bien assimilée par la plupart des pilotes, celle de dépannage demeure plus vague. S'agit-il de ressouder un tube cassé suite à un atterrissage brutal, ou de remplacer un piston percé ? Certes pas ! Ce type de panne conduit malheureusement à un rapatriement de l'appareil, souvent assorti d'un démontage. Le démontage fait-il partie des opérations que la trousse de bord permet d'entreprendre ? Non... S'il y a démontage, c'est qu'il y a intervention extérieure (voiture, remorque...). Donc une caisse à outils lourde sera apportée par le dépanneur, capable de faire face à un démontage lourd.

La trousse de bord doit être à la fois légère et polyvalente ; pas forcément complète. Mais suffisante pour subvenir aux besoins ''habituels'' d'une panne due à un défaut de surveillance.


Composer sa trousse de bord

Alors, quelles sont donc ces fameuses pannes qui peuvent être réparées à l'aide d'un outillage léger ? Elles sont de toutes natures et ont pour origine l'accident ou l'incident, le défaut d'entretien, l'usure non détectée, la fatigue mécanique... L'opérateur doit pouvoir atteindre la batterie, ouvrir un tableau de bord, démonter une bougie, resserrer un boulon, refixer un accessoire, réparer un accroc... Bref des opérations ne nécessitant que des outils simples et en faible nombre. Pour les clés de serrage, par exemple, il appartient à l'utilisateur de recenser la boulonnerie qu'il peut être amené à dévisser lors d'un dépannage. Il n'est pas question d'emporter la panoplie complète de clés de 6 à 32 ! On ne retiendra que les modèles couramment utilisés, faisant face à de multiples usages (8, 10, 13 mm...). On peut aussi opter pour une clé-étau (ex. réf. 114.8 chez Facom, poids 300 g) très polyvalente, mais pas aussi sûre que la clé adaptée. La clé à molette reste un outil imprécis et souvent plus lourd qu'une petite panoplie de clés plates ou à oeil ; à déconseiller. Mais l'art du dépannage consiste aussi à savoir sacrifier un sous-ensemble remplaçable ; ainsi abîmer la tête d'une vis en cas d'urgence n'a rien de dramatique. Il suffira de remplacer la vis ultérieurement pour que tout rentre dans l'ordre. Pour le tournevis, un solide porte-embouts à manche-réservoir est pratique et léger. N'achetez qu'un modèle de grande marque (Bost, facom, Wiha...) de construction solide (pas les gadgets en plastique translucide qui cassent au premier emploi). Une pince multiprise courte s'avère pratique en toutes circonstances. Puisqu'il s'agit d'un ''investissement '' en terme de poids, adoptez un modèle à double rail. Là encore, un produit de marque est préférable. Un outil tranchant est bien sûr recommandé. Mais mieux qu'un cutter à verrouillage, un couteau multilames de grande marque (Victorinox, Leatherman...) est vivement recommandé. D'autant que certains modèles recèlent des outils de qualité très utiles. On pense notamment au Leatherman Crunch qui, pour 170 g, renferme une pince-étau (--> ø 25 mm), un dénude-fil et s'adapte au kit Tool Adapter pour clés hexagonales. Notons que les marques précitées proposent des modèles 100% Inox garantis à vie. Parmi les outils malins, Facom propose le Pocket 6, un astucieux porte-outils pliant qui contient en son manche 6 embouts dont vous pouvez moduler la composition (plats, Phillips, torx, Allen... ; env. 25 euros). Bost propose un équivalent, le Combi, dont les lames sont fixes : 2 plats ; 2 Phillips ; 3 Allen (env. 15 euros). Pour intervenir sur le moteur (toujours dans le cadre d'un dépannage), Rotax fournit une trousse simple, mais efficace composée d'un double tournevis et d'une clé à bougie. Ce n'est pas le cas de tous les motoristes, notamment ceux qui emploient la visserie anglosaxonne. Dans ce cas, vous devrez composer votre nécessaire auprès de revendeurs spécialisés.


Victorinox SwissTool Op2 : complet et sérieux.


Leatherman PST II : là encore, aucun risque de se tromper.


Leatherman propose des combinés beaucoup plus techniques que le simple couteau ''suisse''.


Leatherman Tool Adapter transforme votre couteau multi-fonction en véritable atelier mobile.


Leatherman Tool Group Serac apporte la lumière à votre couteau.


Le Facom Pocket 6, un astucieux porte-outils pliant qui contient 6 embouts en son manche : l'essentiel en peu de place et de poids.


La clé-étau ne remplace pas une clé adaptée, mais peut dépanner le cas échéant.


Les ''bricolos'' qui font la différence

Outre l'outillage, l'ulmiste prévoyant emporte quelques trésors qui feront de lui un sauveur quand quiconque rencontrera une panne anecdotique. À commencer par l'immobilisation due à une crevaison. En effet, si les avions volent, ils roulent aussi. Or leurs pneumatiques sont soumis à des efforts parfois intenses qui peuvent entraîner des crevaisons. Rares sont les pneus Tubeless sur nos aéronefs légers. Quand bien même ; le type de crevaison, rarement due à un objet perforant, mais plus souvent à un déchirement, une usure ou un pincement, ne se répare pas avec une simple rustine. Le plus simple et le plus efficace reste la bonne vieille bombe anti-crevaison. Il en existe conditionnées à 200 ml, légères et pas encombrantes.
Un adhésif "gaffer" solide à trame textile pourra rendre de précieux services. Le rouleau est encombrant ; une cinquantaine de centimètres enroulés autour d'un crayon conviendront. Une longueur de fil de fer enroulée en fond de trousse ne prend ni poids, ni place, mais peut s'avérer très utile pour remplacer un Silent-bloc d'échappement cassé. Le nerf de la guerre en ULM est le collier auto-serrant en plastique : une poignée échantillonnée ne pèse que quelques grammes. De même, pour les refroidissements liquides, emportez 3 colliers métalliques : ø 10-14 ; ø 25-30 ; ø 45-65 mm. Pensez qu'un fusible peut sauter : un de chaque ne pourrira pas votre devis de masses. Et si votre installation électrique est ancienne, prévoyez une longueur de fil électrique pour "shunter" une section endommagée du circuit (deux petits "dominos" évitent une épissure hasardeuse). S'il est très bien de savoir se dépanner seul, il faut aussi savoir s'arrêter. Je vois parfois des réparations réalisées avec du mastique époxy à mélanger. Déjà, il faut choisir un produit de grande marque (Bostik, Henkel...). Mais surtout, il faut cantonner ce type de produit à des réparations sans rapport direct avec l'intégrité de l'aéronef ou de ses commandes. Colmater un circuit de refroidissement endommagé, fixer provisoirement un accessoire de bord (GPS...) ; d'accord. Réparer un guignol de profondeur : NON !
Un bout de Durit ø 6 mm en fond de coffre peut parfois être utile pour un poids minime. Transvaser un peu de liquide de refroidissement, d'huile... Un serre-câble : pour les bricoleurs adroits et malins, peut éviter l'immobilisation à cause d'un câble cassé. Choisissez un modèle petit, à vis intégrée (env. 2 euros). Une sangle à boucle de 2,5 m peut vous aider dans de nombreux cas, à défaut pour arrimer un bagage imprévu. Les lingettes imbibées de solvant répondent au problème de nettoyage des mains ; après une intervention mécanique imprévue, elles éliminent les traces de cambouis ou les odeurs d'essence. Deux ou trois pansements ne pèsent que quelques gramme. Mais quel soulagement quand le tournevis a ripé et qu'une jolie entaille parcourt votre main ! Choisissez un modèle large à découper (env. 3,5 euros). Pour ranger ce matériel, une solide trousse d'écolier en vinyle ou Skaï épais convient parfaitement (comptez 3 à 6 euros, logo Mickey ou Britney Spears inclus !).


Exemple de composition d'une trousse de dépannage. Quelques euros, guère plus de grammes, pour sauver des situations prétendument immobilisantes.



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