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Essais

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Lors de la prise de vitesse, il faut veiller à ne pas surcompenser aux pieds et aux ailerons... Un pilote novice pourrait être entraîné dans les prémices d'un cheval de bois.


Aerola Alatus M Cors-Air


Planeur autonome ou ULM sportif ?



Accès rapides


Ergonomie maximale

Mon expérience du planeur se limite au partage du cockpit d'un Rallye de remorquage, il y a bien longtemps. Après avoir écouté les consignes assez simples de l'importateur, je me glisse dans l'habitacle. Dossier et palonniers sont réglables pour un confort optimal. Conçu pour des pilotes de 1m60 à 1m95 (et 110 kg), la place à bord ne manque pas. L'instrumentation se compose d'un badin, un alti' et un vario' sur la console solidaire de la verrière (aucune connexion avec la cellule) et d'un compte-tours au pied du manche. Un brin de laine remplace la bille. L'ergonomie est parfaite : volets et commandes électriques de moteur à main gauche ; mini-manche et compensateur centraux ; décompresseur et blocage d'hélice à droite. Bien que le vérin du bâti-moteur ait beaucoup servi pour diverses démonstrations et photos, il reste assez de jus dans la petite batterie (rechargée par régulateur) pour lancer prestement le monocylindre. Je garde la verrière entre-ouverte pendant la chauffe, pensant à Robespierre et cette batteuse qui turbine à quinze centimètre de la nuque... Accompagné d'un servant pour mon premier décollage, je n'éprouve aucune difficulté à prendre l'air. Dès 20 km/h le roulis est stabilisé. Manche secteur arrière pour contrer le couple moteur et tenir en équilibre sur le train principal ; moins de 150 mètres plus tard, vers 60 km/h, l'Alatus décolle. Le Cors-Air ferraille dans une joyeuse cacophonie, d'autant plus présente que j'ai délaissé le casque pour profiter pleinement du vol plané. Les conditions sont 23°C au sol, QNH 1017 hPa, vent d'ouest 17 km/h laminaire et nébulosité faible (cumulus et strato-cumulus épars). La masse au décollage est de 206 kg. A environ 75 km/h, le taux de montée varie de 2 à 2,2 m/s. Grosso modo, en fin de vent arrière d'un circuit ordinaire, on est assez haut pour rentrer le moteur. Pas du tout sûr de mes qualités vélivoles à découvrir, je brûle de l'essence jusqu'à 1 000 mètres histoire de me laisser du temps pour... lire un manuel de vol à voile, par exemple. La procédure de rétraction répétée au sol est fort simple. On réduit le régime, puis on coupe le contact ; on décompresse pour que l'hélice gagne la butée déployée avant de presser le bouton de repli. Un rétroviseur permet de surveiller la procédure et de nombreuses sécurités électriques évitent les fausses manoeuvres. Petite déception, le vol à voile n'est pas silencieux. Sans doute la faute aux nombreux petits défauts aérodynamiques qui différencient ce ''quasi'' planeur de ses grands frères très lisses...


Pour faciliter le taxiage, des roulettes sont implantées dans les saumons, renforçant ainsi le côté autonome de l'engin.


Dépaysement minimal

Je m'attendais à être un rien déboussolé côté pilotage... Ben non. Les réactions sont celles de n'importe quel multi-axe ordinaire, exception faite des faibles vitesses d'évolution. L'Alatus est pleinement agréable, confortable, doux aux commandes et équilibré. Si les axes de lacet et de tangage n'appellent aucune critique, les ailerons sont quant à eux assez paresseux (presque 4 s à 80 km/h pour basculer de +45° à -45° et retour). Il n'est pas rare de devoir utiliser les palonniers pour ramener l'assiette au neutre, générant de fait une dissymétrie dégradant momentanément la finesse. Pour l'instant, le vario est morose. Je reste sur un petit 70 km/h et garde le brin de laine droit comme un ''i'' en me dirigeant vers les quelques bases sombres accessibles dans le coin. Je compense mon inexpérience par l'application de règles physiques agrémentées d'un coefficient de sécurité. Avec 1 000 mètres sous la quille, mettons 22 de finesse au pire, ça laisse environ 14 minutes avant de relancer le moteur (vers 300 m). Si ce dernier ne repart pas, je serai toutefois en locale de l'aérodrome, du moins il me semble ! Avec un ULM ordinaire, je serais déjà au bar à touiller mon café ! Soudain un soubresaut trouble la quiétude environnante. Une légère accélération, quelques turbulences et voilà le vario qui grimpe en positif. Je suis très excité par cette nouvelle expérience consistant à monter sans moteur. Ne parlons en aucun cas d'une spirale académique, mais plutôt d'une patate maladroite qui me maintient toutefois à +1,5 m/s en moyenne. Après un moment trop bref de bonheur, trois patates qui ont dû beaucoup amuser les pilotes locaux, je quitte à regret le secteur pour ne pas emboutir le plafond de la zone, localement limité à 3 500 ft. Après tout, l'art vélivole ne consiste-t-il pas à réaliser des circuits ? Le mien est assez humble : avec un objectif de 30 à 35 minutes de vol libre, 40 km me satisferaient déjà beaucoup pour un premier vol plané.


L'Alatus n'exige pas un haut niveau de pilotage pour être mené basiquement. Il est stable et homogène, manquant juste un peu de vigueur aux ailerons en air agité.


Voler avec moteur dans un ferraillage assourdissant de 2-temps pétaradant...


... ou voler dans un silence ''relatif'' avec le moteur dans la boîte. Les souffles aérodynamiques restent présents dans l'habitable. On revient au calme en dessous de 60 km/h.



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