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Essais

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Le Kiebitz vole en croisière à 115 km/h. La traînée importante ne lui permet pas d'atteindre la Vne fixée à 150 km/h.


Kiebitz B Jabiru 2.2


Avec supplément d'âme



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Retrouver l'esprit de l'ULM

Plaisir... La sensation ressentie au terme de cette série de vols est le plaisir. Quel paradoxe ! Adepte de l'efficacité, du rendement, de la rationalité et anti-relativiste militant, je prends plaisir à piloter un coucou désuet, qui traîne comme une armoire et dont la praticité n'a d'égale que l'incohérence temporelle... Se peut-il qu'un sortilège habite le Kiebitz, qui réalise les rêves et révèle les aspirations ? Les opposés s'attirent-ils à ce point que les convictions s'inversent à proximité d'un contraire ? Je n'ai pas les réponses. Mais une chose est sûre : s'il est un ULM à l'époque des ultra-légers volant à 250 km/h, c'est bien le Kiebitz. Mon plaisir fut de retrouver l'instinct du pilote de Maestro ou de Weedhopper, oubliant l'instrumentation au profit de sensations physiques : des haubans qui sifflent quand on vole trop vite, un siège qui glisse quand on dérape, un vario qui remue dans les tripes... Une immense liberté de voler sans réfléchir, à l'instinct en oubliant la notion de déplacement. Ce que doit rester le vol de loisir quand on ne se crée pas la nécessité illusoire de naviguer. Finalement c'est bien là la magie de ce biplan : il permet de voler sans penser ; de devenir volant, homme-oiseau ou oiseau comme le vanneau qui lui prête nom.


P-Y Tempier réalise d'élégants pare-brise en Makrolon plié à froid. Des déflecteurs améliorent leur efficacité.


Oublions le matériel

Donc avec ce Kiebitz, on oublie toute notion économique ; la consommation est élevée car le rendement est mauvais. On ne cherche pas les performances, préférant voler entre 100 et 110 km/h, en plein centre du domaine de vol, avec une autonomie de 350 km. Côté motorisation, il faut éviter l'achat ''raison'' et se rabattre sur une mécanique appropriée (prise directe : Jabiru, UL-Power, D-Motor...) ; il en va de la cohérence du projet. Le gémissement des pignons de réducteur ou le ferraillage des cylindres à trous n'ont aucune place ici. Le propos est l'évocation comme le souligne la délicieuse homogénéité du design d'ensemble.
Comment se procure-t-on un biplan Kiebitz ? Cet appareil n'est diffusé que sur plans à commander auprès du concepteur (Pierre-Yves vous tuyautera pour les démarches). Une fois la liasse en mains (1000 euros), annotée en allemand pour une partie et traduite pour une autre, avec manuels légaux et données sur les matériaux, on peut choisir de construire soi-même, ce qui représente un chantier de 1500 à 2000 heures. On peut également choisir des options avancées qui vont du lot matière à 3 500 euros ttc (minimum nécessaire car les fournitures sont difficiles à trouver), au prêt à voler à 55 000 euros (avec Jabiru), en passant par les kits à 50% (15 000 euros) ou 80% (24 000 euros). En France, Pierre-Yves Tempier passe pour un artisan sérieux. Cet ancien ferronnier d'art connaît les secrets du métal et l'aéronautique pour avoir réalisé plusieurs aéronefs de tous types. Force est de reconnaître que la réalisation est d'excellente facture. Dans son atelier, Pierre-Yves présente des éléments -ailes et fuselages- à différents stades d'avancement. Cela permet de vérifier, outre la robuste conception, la qualité des assemblages et le soin apporté aux détails.


Côté gauche de l'aile supérieure : ancrage du hauban avant au bord d'attaque, câbles de géométrie et prise pitot.


Le trim' mécanique rappelé par ressort agit sur un seul plan de profondeur.


Livré de série avec des roues ''brousse'', le Kiebitz peut également recevoir des roues ''ballon'' avec des pneus lisses pour les terrains mal préparés.



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