Toujours à tire d'ailes, il faut piquer au Sud-Sud-Est, jusqu'à Noyant-d'Allier distance d'une quinzaine de kilomètres. Visible de loin, le plus grand bâtiment au Sud-Ouest est le musée de la mine et son chevalement construit en 1920 par la sté Limousin selon les plans d'Eugène Freyssinet, inventeur du béton précontraint. Une visite ultérieur permettra d'imaginer la vie des mineurs, dans une reconstitution d'époque due aux Amis de la Mine de Noyant-d'Allier où les locotracteurs Decauville TMB 15 ou Berry 37 ch vous porteront sur les circuits touristiques, qui jadis convoyaient les minerais. Dans un autre quartier de la ville, au Nord-Ouest, sans qu'il soit possible de le manquer, un Bouddha doré de 7 mètres de haut veille sur une pagode... En fait, cet anachronisme géographique est dû à l'implantation d'une communauté vietnamienne venue de Saïgon, d'Hanoï ou de la baie d'Along, qui s'est intégrée à la ruralité du lieu au fils des ans, après que les corons devenus vacants suite à la fermeture de la mine en 1943 leur furent dévolus en lieu d'habitation, qui devint plus tard la cité de la Brosse. Aujourd'hui cet atypisme local en fait l'intérêt touristique majeur, d'autant que le temple est actif et célèbre régulièrement des rituels bouddhiques qui plaisent autant aux bourbonnais de souche qu'aux visiteurs.

Et toujours avant de se poser sur la piste de Dominique et Sylvain Andrieu, un dernier survol des nombreux châteaux environnants, maisons fortes, manoirs et gentilhommières. Le Bourbonnais compte en effet parmi les régions de France comptant le plus grand nombre de vieilles pierres. Ainsi découvre-t-on tour à tour, les châteaux de Rimasoir, de Noyant-d'Allier, du Plessis, du vieux Bostz, de Ritz, de la Matray, d'Issards. Eglises romanes, anciennes abbayes, chapelles, croix de rogations, calvaires, vierges enchâssées... partout où l'on porte le regard, on rencontre une pierre chargée d'histoire et de symbolisme, édifiée durant 10 siècles à la gloire de Dieu et des ducs. La plupart sont datées du XIIe siècle, les influences berrichonne, auvergnate et bourguignonne, leur confèrant un aspect pittoresque. Ces lieux propices à la réflexion reposent sur un patchwork de bocages séparés de centaines de kilomètres de haies vives, couvert de milliers de chênes, de frênes et d'arbrisseaux qui protègent les randonneurs du soleil et du vent, entre prairies, senteurs d'essences nobles que sillonnent quelques 25 circuits touristiques. En s'approchant du Domaine désormais convoité, on passe à proximité d'Autry-Issards, le village aux vélos fleuris. Ici la population a ressorti les vieux vélos pour mettre les massifs en valeur...