L'argent des autres
L'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants...
Est-il vraiment nécessaire de revenir sur l'infinie bêtise de l'édile écolo de Poitiers ?
Il me semble que tout est et a été dit. Un ou une écolo aux manettes, c'est une connerie par seconde, une contrainte par minute, un interdit par heure et un impôt par jour.
On ne m'enlèvera pas de l'esprit qu'un bon écologiste est un écologiste transformé en terreau. Sa boucle est bouclée et il sert enfin à quelque chose. Donc zou ! Mémère la mairesse au composteur, avec les autres cons verts diseurs !
Reste la décision qui a mis le feu aux poudres : la réduction, puis l'arrêt, des subventions aux sports mécaniques, dont l'aviation, dont les clubs aéronautiques, notamment de Poitiers.
Mon portefeuille d'ennemis s'amincissant de façon inquiétante, j'ai choisi de m'aventurer sur un audacieux sentier pavé d'inégalités, de clientélisme, de copinage, d'incongruité : celui des aides financières.
Donc les aéro-clubs de Poitiers sont dépités de perdre leurs subventions, pour l'un de 8000 euros, pour l'autre (dépendant d'un riche comité d'entreprise) de 800 euros.
Et l'ensemble d'un landernau larmoyant d'expliquer que des enfants handicapés de l'opération Rêves de gosses seront les victimes collatérales de la baisse de ces subventions...
Dites, suis-je le seul à ressentir ce putain de chantage à la Zola ?
Donc les généreux aviateurs qui ''offrent'' du bonheur à ces mômes distincts, le font avec les subventions.
Donc pas avec leur blé, mais avec celui des contribuables.
Donc de générosité que nenni, puisqu'il s'agit de redistribution.
Je trouve cet altruisme un peu brouillon... Pas vous ?
Quand je sors ça à un président de club, sa réponse s'articule autour du maillage aéronautique de la France (vibrons en-fants de la patrIE-i-e), de l'importance de conserver une aéronautique en état, du pays de l'aviation, d'Airbus (?), de la sauvegarde des aérodromes, des augmentations de tout, de l'entretien coûteux des appareils, des élèves en baisse, de la casse, des assurances, du fric, du fric, du fric...
Bref, le taulier bafouille des tas de trucs inaudibles au travers desquels je perçois un ''tu-commences-à-me-les-briser-menu-on-veut-nos-sous !'' assourdissant.
On m'a toujours appris qu'un modèle économique est comme un membre : s'il n'est pas viable, on ampute pour éviter la gangrène.
Perso, mon rêve est de camper ma caravane sur mars. Mais à cause du modèle économique merdique de mon projet... j'ai renoncé. Même Elon Musk a abandonné l'idée, remisant simplement sa Tesla en orbite terrestre.
A quoi rime cette frénésie d'initier des projets qui ne peuvent s'accomplir sans aide extérieure ?
Est-ce ainsi qu'on exerce son autonomie ; qu'on prouve son indépendance ; qu'on démontre la maturité de sa discipline ?
Donc certains clubs ne peuvent fonctionner sans subventions. Mais au fait, ne sont-ce pas déjà ces mêmes clubs qui profitent d'infrastructures généralement mises à disposition à vil prix ou gratuitement ? Ces mêmes clubs ne profitent-ils pas de la gratuité des services en vol ? De la météo ? Des aides à la préparation des vols ?
Tout ceci n'est pas gratuit pour la collectivité. Cela coûte même un bras. Et cela coûtera encore plus cher, beaucoup plus cher, quand les services seront privatisés, ce qui ne saurait tarder.
Ces clubs vont devoir allonger l'oseille pour causer dans le micro et passer les péages invisibles du ciel. Ça va pleurnicher humide côté trésorerie. Sera-ce l'occasion de secouer encore l'arbre à subventions ?
Si un modèle économique est pourri, il faut en changer.
Des gens fort recommandables, à l'instar d'Henri Mignet, ont imaginé l'aéronautique populaire.
Une idée généreuse a priori, mais absurde et tout le démontre.
Outre le fait qu'il n'est pas donné à tout le monde, à tout le peuple, de voler, que cela requiert des prédispositions (sauf à prétendre que l'acte de pilotage se résume à l'exécution d'une succession de tâches basiques pouvant être opérées par un singe), il est faux, vain et illusoire d'imaginer que le vol est financièrement accessible à tout le monde, à tout le peuple.
Le mirage de l'aviation populaire est entretenu par le biais des aéro-clubs. On ne possède pas l'avion, on le loue. On ne paie pas les installations, on en est usager. Or le tarif affiché de l'heure de vol est sans rapport avec le coût réel de l'avion et de son environnement. Le principe est de multiplier le nombre d'utilisateurs, d'élèves, de manière à valoriser le club ou l'école, ce qui impacte directement le montant des subventions.
Modèle économique pourri, pour le bonheur de ceux qui en profitent. Car le jour où les subventions baissent ou cessent, on ne rigole plus.
Alors que si l'heure de vol était facturée ce qu'elle coûte, le modèle économique serait pérenne. Bien sûr, l'aviation ne serait plus populaire...
Idem : rouler en Ferrari n'a jamais été populaire. C'est bien dommage, mais c'est comme ça. Pour le quidam, c'est Clio ou bicyclette ; pour l'archiduc de Saint Fion, c'est limousine et caviar.
Que reprocher à cela ? L'histoire de l'aéronautique s'est faite avec une bourgeoisie aisée qui a souvent dilapidé son blé pour voler, et accessoirement se tuer. Parfois, de riches mécènes finançaient des projets fous. Des journaux en mal de sensationnalisme organisaient des courses, commanditaient des paris criminels... Une époque où l'état ne distribuait pas encore le blé du contribuable aux nantis anonymes (mais quand même un peu aux copains, faut pas déconner), le réservant au régalien, à l'édification du pays ou à... la guerre.
Bref le pilote qui voulait voler se démerdait pour le faire sans emmerder ses concitoyens.
Aujourd'hui, chaque association, chaque idée farfelue, chaque individu isolé, cherche à se faire financer ses loisirs, ses projets, sa vie.
Si on peut examiner la demande d'un organisme caritatif servant une cause réelle, l'heure n'est plus à éparpiller la monnaie pour le seul plaisir d'individus en manque de sensation, quand l'argent public ne suffit plus à assurer la dignité, voire la survie de certains français.
Que les fédérations concernées collectent un impôt ''subvention''... On verra bien le consentement des adhérents. Et si ça marche, alors tant mieux. C'est que les aviateurs sont généreux, ce dont je doute au plus profond.
Et bien sûr, mon hostilité envers les subventions ne s'arrête pas à notre discipline. Tout ce qui ne relève pas de l'intérêt général, au sens vital ou sécuritaire du terme, doit être exclus du champ des aides financières. Du groupe de rap bling à la confrérie des tailleurs de pipe en passant par les apnéistes et les taxidermistes.
Qui a une passion l'assume. Si l'aviation coûte trop cher, alors bicyclette. Si le vélo coûte encore trop cher, le football. Et si les crampons sont trop onéreux, canevas ou tricot. Et si cela ne convient pas... alors on entre dans le domaine de l'intérêt général, donc de l'aide financière.
Comme dit Gilou, philosophe-diéséliste et psycho-chaudronnier : Il y a plus gratuit que l'argent des autres : celui de personne en particulier ! (mais il dit aussi beaucoup de conneries).
Bons vols, quoi qu'il en coûte.
Miguel Horville
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