La convention citoyenne sur le climat, vous connaissez ?

Une idée saugrenue de plus dans la cacophonie des bonimenteurs qui baissent le froc devant les difficultés.

Donc bien qu'élus pour avoir des idées, à défaut d'honorer leurs promesses, nos dirigeants demandent à des béotiens d'en avoir à leur place.

Bah oui... quand on n'a rien dans le citron, on presse celui des autres. Avouer une affligeante incompétence, mais surtout ne pas démissionner en faveur de 150 anonymes, pas fatalement moins compétents, mais sûrement moins malhonnêtes.

On demande donc à 150 pions d'avoir des idées, une par tête, idées qui feront l'objet de débats, peut-être d'applications, peut-être de referendums... Vous savez, cette chose qui rime avec dans-ton-rectum quand le résultat n'est pas conforme au projet.

Juste une petite remarque en passant : on en fait quoi de la représentation citoyenne élue et grassement payée pour remonter les idées du peuple à l'assemblée nationale : on se torche avec ?

Perso, me frictionner le derrière avec un député m'incite à de brèves réjouissances, mais ne fonde pas le principe de base d'un acte politique responsable.

Donc.

Au plan constitutionnel, le cadre est branlant.
Au plan démocratique, on frise le surnaturel.
Au plan politique à l'approche d'une élection, une fellation chlorophylle profite peut-être autant que des pipes sarrazines.

Bon... j'entends déjà les reproches ; pas content d'être vulgaire, vlà pilotaillon 1er parti en politique.

Attends un peu ; le bon suppôt arrive à point à qui a le cul en l'air.

Mais d'abord, une tchiotte recette d'l'à-haut :

Prenez 150 lambdas soigneusement triés ''au hasard'' sur le volet.
Vérifiez qu'ils ont progéniture et intérêt partagé sur le sujet.
Enfermez-les pendant 9 mois en compagnie de spécialistes en manipulation des masses.
Offrez à chacun sa part de rêve, un peu de pouvoir, défraiement à volonté, quelques ors, une considération de façade...
Saupoudrez la sauce d'une menace létale pour eux et leur descendance.
Injectez insidieusement les pires idées que vous n'avez jamais osé formuler.
Délayez de gros mensonges dans une décoction d'omission.
Portez le GIEC à ébullition.
Quand la lobotomie a pris, relevez les copies.

Et là, cadeau surprise !

On se dit comme ça, instinctivement, que sur 150 bonshommes et bonnes femmes, peut-être un ou deux demanderaient l'abandon des centrales électriques à combustible fossile.
Non, personne ?
On imagine qu'un ou deux pékins exigeraient que la production photovoltaïque nationale se fasse avec des panneaux européens ou français...
Personne ?
On se dit qu'un ou deux apprentis climatologues réclameraient des audits sur la rentabilité des éoliennes, leur impact environnemental et leur processus de démantèlement...
Toujours personne ?
Silence également sur le nucléaire ?
Silence sur l'usage du charbon en Allemagne ?
Silence sur tout ce qui pourrait contrarier l'Etat...

Bizarre comme 150 personnes tirées ''au hasard'' partagent une pensée quasi technocratique et formulent des propositions étonnement élyséennes. A se demander qui leur a soufflées...

Tout ce petit monde suit le mouvement, doigt sur la couture du futal baissé. Tout ce qui existe et arrange l'institution est parfait et ne mérite aucune réflexion. En revanche, les comportements, les gens... pouah ! Caca ! Faut leur faire payer cher leur sale vie d'enculés de consommateurs.

Et pire, les zigotos qui volent pour le plaisir ! Ceux-là, faut les taxer, comme le réclament plusieurs de ces 150 parfaits petits fayots citoyens.

Donc dans la rubrique ''limiter les effets néfastes du transport aérien'', on trouve ''Taxer davantage le carburant pour l'aviation de loisir''.

Ecologie punitive : quand on manque d'idées ou de courage, y'a que ça de vrai.

Alors moi, j'vais sur le champ faire part de ma proposition, adoptée à l'unanimité de moi-même et très prochainement mise en application : plein le cul de l'écologie comme on me l'assène, des punitions, des interdictions, des obligations, des ordres et des désordres.

Jusqu'à présent je faisais de mon mieux. Sans dogmatisme excessif, juste en citoyen responsable.

Et bien maintenant, je vais faire mon possible pour m'en foutre totalement. Pourrir la planète sera mon quotidien. Chaudière, bagnole, ULM... J'vais vous en servir, du CO2, des oxydes et des monoxydes.

J'ai payé la TVA sur toutes ces merdes polluantes, alors pied au plancher !

Les piles foutues ? Poubelle, avec le verre, les emballages, les vieilles huiles, le plastoc et le carton.
Et merde aux écolos punisseurs !
Et super merde aux 150 fayots tartempions !
Ce petit monde parfait triera mes déchets avec la surtaxe pétrolière. Au moins ça les occupera.

C'est qu'à force de nous gonfler la rustine avec l'écologie punitive, nous autres gens ordinaires pourrions rapidement devenir de VRAIS, BEAUX, GROS ET SALES CONS.

Et dans ce domaine, les ressources individuelles sont quasi inépuisables. En tout cas, les miennes, le sont.

Sur ces bonnes paroles, je m'en vais gazer deux ou trois cumulus à la santé d'Arthus-Bertrand et de Hulot, sauveurs de la Terre et accessoirement super pollueurs...

Bon viol les écolos !

Miguel Horville