Mais à quoi servent donc nos aérodromes ?

La réponse simple à cette question simple est :

à accueillir les aéronefs qui volent et les aviateurs qui les pilotent !

C'est en effet simple et irréfutable me direz-vous. Et pourtant... certaines personnes, qui se disent responsables de nos aérodromes, s'ingénient encore, avec une bonne dose d'arbitraire, à prouver le contraire ; tout au moins en ce qui concerne nos ULM.

L'arrêté qui stipule qu'une autorisation est nécessaire pour que les aérodromes contrôlés ou bien sur lesquels une procédure IFR est publiée soient utilisés par les ULM date maintenant de 1992.

Peut-être les caractéristiques des appareils et la formation des pilotes pouvaient-elles, à l'époque, expliquer une telle précaution. Et peut-être même aujourd'hui n'en parlerions-nous même pas si les autorisations sollicitées ne se transformaient, pour une bonne partie d'entre elles, en interdictions, décrétées à la vue du faciès ulmiste, de manière systématique, discriminatoire, sans cohérence ni justification... toutes choses que la Constitution et les Lois de la République qui en découlent condamnent.

Nous n'implorons aucune faveur ; nous revendiquons simplement de pouvoir voler librement et normalement dans les espaces aériens et nous poser sur les aérodromes, selon les mêmes règles que les avions légers ! Certains de nos Ultra-Légers ne pourront jamais s'y plier ou leurs pilotes ne le souhaitent pas ; d'autres en ont les capacités et le désirent. Il est absolument inique ''d'interdire'' à ces derniers l'accès de ces terrains, soumis au bon vouloir du roitelet local, qui ne se souciera jamais de justifier sa décision... comme à des enfants qui questionnant un adulte, s'entendent répondre : c'est comme ça et puis c'est tout !

Je ne connais pas un seul terrain assujetti aux exigences de cet arrêt et ayant décidé d'accueillir sans a priori avions légers et ULM qui s'en soient plaints et soient revenus en arrière. Alors même que tant de terrains sont en péril, c'est la multi-activité qui les sauvera en grand nombre. Le temps du chacun pour soi et rien pour les autres est totalement révolu. A titre de bon exemple citons Bourg en Bresse : aérodrome avec ''AFIS'' il y a quelque temps encore, nous en étions bannis... A la suite de la disparition de ses personnels, la gestion du terrain a été confiée à Gérald Thevenon (Gemilis-Aero) pilote et instructeur ULM qui venait de recevoir l'autorisation de s'y installer ; ce magnifique terrain, voué à l'abandon et à la décrépitude, a, comme par enchantement, trouvé un regain de vie aéronautique, un dynamisme contagieux et un développement régulier. Bien entendu les ULM y sont maintenant accueillis les ''ailes'' ouvertes et depuis, aucun des graves incidents tant redoutés n'est venu troubler le ballet de toutes les nombreuses pratiques aéronautiques qui se côtoient.

Les textes officiels, heureusement, ne sont pas immuables. Leur fonction est de protéger les citoyens, d'organiser la vie sociale et de dresser des barrières justes et strictement nécessaires ; certainement pas de contraindre inutilement, de limiter injustement et arbitrairement les Libertés des personnes ; ils doivent évoluer, s'adapter aux réalités et aux progrès des époques... mais jamais l'inverse.

Cet arrêté n'est plus adapté ! Il doit donc évoluer !

Souhaitons que le travail que nous effectuons avec les services compétents de la DGAC sur ce sujet, porte ses fruits... et que nos aérodromes soient enfin tous rendus à leur vocation originelle :
celle d'accueillir les aéronefs qui volent et les aviateurs qui les pilotent... sans plus aucune discrimination !

Bons vols,

Dominique Méreuze
Président de la FFPLUM