Il n'aura échappé à personne que la question du poids des ULM revient régulièrement sur le tapis. Et c'est un fait, le 30e salon de Blois aura mis l'accent sur ce sujet ô combien sensible, avec des réponses appropriées, et comme toujours quelques réponses évasives...
Le monde de l'ULM va vers plus de transparence. C'est une tendance. Ou plutôt des frémissements qui se font sentir, ici et là. Une clientèle plus attentive, des constructeurs réceptifs, l'arrivée imminente de la classe ELA qui va débarrasser des plus lourds... Progressivement on assiste à la constitution de vertus nouvelles. Le monde ULM retrouverait-il le chemin de ses origines ? Il ne faut rien exagérer. Mais toutefois, on a pu vérifier quelques efforts sérieux de la part de constructeurs multiaxes, et même du côté des pendulaires avec l'émergence de modèles ''naked'', faisant écho à une mode motocycliste déjà bien implantée. Tout ceci va dans le bon sens. Autre singularité qui nous vient de l'Est avec quelques répliques en France ou en Italie, le respect des basses vitesses. L'amélioration des profils, la découverte de nouveaux, la généralisation des volets à fente, foeller ou décalés tend à baisser les vitesses de décrochage de façon notable. Toujours avec quelques exceptions dans ce monde fait d'exceptions et de diversité. La hausse des vitesses maxi est également remarquable. Pas un salon sans que l'ensemble du plateau ne gagne quelques kilomètres par heure. On doit cela à la propreté des écoulements, au choix des matériaux, aux conceptions modernes aidées par ordinateur, aux procédés de fabrication... Bref, la modernité n'épargne pas le monde de l'ULM. Au contraire, elle l'enrichit et le dynamise. Mais si la technologie progresse à rythme continu, les vendeurs restent quant à eux sur de vieilles méthodes de camelots, à vanter des performances exagérées, à raconter une messe collective, faite d'autonomies ahurissantes, de capacité de chargement diabolique ou de réglementation élastique. Certes tous ne sont pas des charlatans. Reste que des oreilles expertes recueillent ici et là de sympathiques perles, à faire s'allonger le nez de Pinocchio à la manière d'un manche à balai. Mais bon... cela fait partie d'un folklore où les victimes de ces balivernes sont souvent volontaires. On aura beau leur contre-signer que la quadrature du cercle est un mythe, ils coinceront des carrés à s'en faire éclater les synapses.
Faire évoluer un milliers d'ULM durant 2 jours, cela ne serait pas possible sans les hommes de la sécurité des vols, bénévoles pour la plupart. Leur partition s'exécute sous la direction d'un homme - Hervé Renaud - et des chefs de piste délégués. Une mécanique bien huilée avec une piste divisée en quatre pour multiplier les mouvements sans danger pour les pilotes. Bravo et merci à eux tous.
Blois 2010 aura accueilli 7 000 visiteurs. Presque 1000 aéronefs étaient présents, venus en vol ou non. Un staff de 135 personnes a assuré les services de sécurité, d'hygiène, de médecine, d'organisation, de placement... Les exposants étaient au nombre de 128, c'est à dire à peine moins que les meilleures années.
Jean-Marie Carré - Organisateur Salon de Blois 2010 - ulmag - 16 / 09 / 2010