Cette 31e édition du salon de Blois, nouvellement nommé Festival International de l'Aviation légère s'est déroulée sous une météo difficile qui a sans doute contribué à la moindre fréquentation que nous avons pu constater. Moins de visiteurs, mais des visites de qualité que les 127 exposants présents ont apprécié de rencontrer.
Comme chaque année sur l'aérodrome de Blois-le Breuil (LFOQ), le rassemblement a permis aux amateurs de venir à la rencontre des professionnels de l'aviation légère ou ULM. La nouvelle organisation n'a pas failli à la qualité de la préparation, avec l'aide de 120 bénévoles mobilisés pour la circonstance. Seul changement de taille pour les visiteurs venant en vol, la nécessité de s'inscrire par avance via un site web, ce qui en soi n'aurait pas contrarié grand monde. Mais devoir respecter un créneau horaire pré-établi parfois plusieurs jours précédents l'arrivée a désagréablement surpris les pilotes, pas habitués à cette contrainte. D'autant qu'avec la météo délicate, le respect des horaires paraissait davantage compliqué. Cela a sans doute participé à la désaffection des visiteurs en vol. Les exposants ont toutefois apprécié le public ''averti'' venu pour une forte part afin d'établir un projet d'achat, lier contact ou s'équiper en matériels connexes. Dans l'allée principale les ULM étaient pourtant nombreux, offrant une riche exposition, du moins pour la catégorie multiaxe et celles des voilures tournantes. Ainsi a-t-on pu remarquer quelques nouveautés marquantes (ou du moins inédites à Blois), au rang desquelles l'Argo, le Maverick, le Freccia ou le XL8. Concernant les rotors, c'est le constructeur DTA qui a eu la vedette cette année avec les démonstrations du J-Ro, avec un accessit à la verrière intégrale que Rotavia a développée avec son inventeur Patrick Pauliout pour M16 et M22. L'élégant Cavalon s'est lui aussi fait remarquer sur le stand Fly-in-Paris. Les hélicoptères AK 1-3 et LH 112 ont attiré un grand nombre de passionnés. Pour revenir sur les multiaxes, le Blackshape Prime a enchaîné les vols de démonstration et les baptêmes à rythme soutenu. Pour la première fois, ce descendant du Millenium Master a pu prouver son potentiel face au public. La catégorie pendulaire a quant à elle brillé par son effacement, au grand regret d'une population de pilotes toujours attirée par sa simplicité. De grands absents également durant cette édition de Blois, à commencer par Yuneec, le spécialiste chinois en motorisation électrique. Après un coup d'éclat en 2010 (on se souvient du stand géant tenu par l'importateur belge Olivier Ronveaux), diverses raisons ont conduit le constructeur à déserter Blois. Le Voyageur VR 203 n'était pas là non plus, laissant croire que la mayonnaise n'a pas pris ou que le produit poursuit son développement. Le Twinbee n'aura pas survécu à la réalité concrète d'un coût de main d'oeuvre trop élevé : Aéro Synergie a refait ses comptes et ne peut proposer ce petit appareil d'école au prix estimé initialement. La société SME Italia présentait un moteur bicylindre 4 temps fonctionnel en 2010 ; pas de suite cette année. Dommage, l'idée plaisait. De même l'Alatus ME (électrique) n'était pas présenté au public, une version M thermique trônant au milieu du stand Randkar. L'électricité aurait-elle déjà lassé par ses effets d'annonce non suivis de faits concrets ? C'est à se demander. Reste l'éternelle... plutôt sempiternelle rengaine des masses, des poids, des petits poids, des poids lourds et des lourdauds qui persiste à minorer l'influence pesante des équipements optionnels. Ce n'est pas une nouveauté et cela devient même amusant, si on prend un peu de recul pour suivre le phénomène. D'un côté des marchands habiles, de l'autre des clients à la naïveté suspecte. Un jeu qui n'est pas près de s'arrêter...
Le mot de Dominique Méreuze
Dominique Méreuze, président de la FFPLUM, annonce l'imminence de la mise en place de la classe 6, pour l'automne sans date précise. Mais surtout et comme déjà évoqué lors de l'assemblée générale du printemps 2011, il revient sur la nécessité d'adapter la formation des pilotes à l'évolution du parc ULM, et notamment en ce qui concerne les appareils rapides ou de voyage. Dans le collimateur, la formation des instructeurs, avec un effort particulier sur la radio et la navigation, sans oublier les fondamentaux que sont la panne moteur ou les hauteurs de vol... Précisément D. Méreuze parle d'une ''nouvelle'' réglementation dont le chantier devrait s'établir en 2012.
Plus bavard qu'un pie, plus bruyant qu'un ULM... mais indispensable avec son micro soudé aux lèvres, Alain Sure anime depuis une vingtaine d'années le salon de Blois. Une organisation bien rodée pour ce dilettante passionné. Perché sur un podium dont il est le maître, il accueille les exposants lors des présentations en vol et leur laisse la parole pour le commentaire des évolutions. Un moment de répit qu'il met à profit pour se reposer les labiales !
Durant trois jours, les membres du team ULMaG se donnent à fond pour ramener les reportages que vous retrouvez ensuite dans les magazines Volez ! et ULMaG.fr. Plus de 100 exposants visités, 70 vidéos réalisées ouvrant sur 90 articles écrits... Joëlle, Fabrice, Guy, Xavier ainsi que votre serviteur sommes au taquet vêtus de nos tee-shirts reconnaissables.
Team ULMaG - Blois 2011 - ulmag - 24 / 01 / 2012
Blois en chiffres
Blois 2011 aura accueilli 5 000 visiteurs (7 000 en 2010). Presque 472 aéronefs étaient présents (dont 214 exposants), venus en vol ou non, contre presque un millier l'année passée. Un staff de 120 personnes a assuré les services de sécurité, d'hygiène, de médecine, d'organisation, de placement... Les exposants étaient au nombre de 127 (128 en 2010). Le deuxième festival international de l’aviation ultra légère devrait avoir lieu, les 1 & 2 septembre 2012, avec nouvelle organisation concernant les paramoteurs, avec l’aide du ''club à voile et à moteur'' et son président Max Guillabeau.