Les hélicoptères ont fait le show durant cette 33e édition du salon de Blois... Venus en masse pour impressionner le public, ils ont tenus à montrer que leur appartenance à la catégorie ULM n'est plus discutable. Les voilures tournantes sauveraient-elles l'aéronautique de la morosité ?
Comme chaque année sur l'aérodrome de Blois-le Breuil (LFOQ), le rassemblement a permis aux amateurs de venir à la rencontre des professionnels de l'aviation légère ou ULM. L'organisation n'a pas failli à la qualité de la préparation, avec l'aide des bénévoles mobilisés pour la circonstance. Nonobstant une fréquentation assez basse qu'on peut mettre au compte de la morosité ambiante, ou attribuer à un phénomène d'accoutumance, la ''qualité'' du public a été jugée satisfaisante par les professionnels, les curieux faisant progressivement place à une population plus avertie et consciente des réalités du monde aéronautique. Ainsi les demandes utopiques s'estompent-elles au profit de sollicitations réalistes, débouchant sur des démarches intéressantes et concrètes, parfois en vue d'établir un projet d'achat, lier contact ou s'équiper en matériels connexes. En résumé, le public mûrit, ce qui est positif pour le marché, les constructeurs et le mouvement en général. Même s'ils restent encore très chers, et pour la plupart des pilotes, inaccessibles, les hélicoptères de la classe 6 suscitent l'intérêt. L'essor de cette nouvelle classe est stimulée par une offre sérieuse et diversifiée. On a toutefois regretté l'absence de Cicaré, acteur majeur dans la catégorie. Les autogires forment une valeur sûre du marché ULM. Des constructeurs comme Trixy Aviation ou ELA nous ont gratifiés de nouveautés significatives, notamment le second qui propose un appareil à prix abordable. Au rang des ténors de la catégorie, le constructeur français DTA poursuit sa conquête du marché avec un J-Ro toujours aussi séduisant. Chez les multiaxes, les vedettes impactent toujours les esprits, notamment le VL3 dont les démonstrations sont flatteuses et dont le stand immense ne désemplit pas. Aux dire du -désormais- constructeur belge, 9 ventes auraient été réalisées durant ces deux jours. A l'opposé, le monoplace électrique eSpyder a fait une démonstration silencieuse très remarquée. ULM basique pourvu d'une technologie avant-gardiste, il reste cependant un produit coûteux, sans avenir de démocratisation en l'état. Pas vraiment ULM à cause de sa double motorisation, un autre électrique a médusé le public par son audace technologique et esthétique : le Crossover. Ce motoplaneur est équipé comme une berline luxueuse, avec notamment des asservissement électriques nombreux. Une voie d'avenir ? Le Twinbee refait surface, cette fois aux mains de son créateur original qui entame la production en série. Du côté des pendulaires, l'offre ne s'étoffe pas énormément. On aura toutefois remarqué une petite machine française, signée Air Création -le Pixel 280- dont le prix de vente est en rapport avec sa consommation et son impact environnemental : mini-mini-mini... Au final, l'édition 2013 du salon de Blois est à marquer par le professionnalisme des exposants et le sérieux revenu des propos tenus-test.
Le mot de Dominique Méreuze
Dominique Méreuze, président de la FFPLUM, évoque avec un certain plaisir le ''retour'' à des valeurs simples, soulignant l'effort des constructeurs qui fabriquent encore -ou ''de nouveau''- des ULM légers et peu (ou moins) onéreux. De même, D. Méreuze se félicite de la bonne santé de l'ULM en France, avec un nombre croissant d'adhérents. Il précise que le combat ''bec et ongles'' se poursuit sans cesse pour défendre la réglementation française basée sur la responsabilité individuelle.
Plus bavard qu'une pie, plus bruyant qu'un ULM... mais indispensable avec son micro soudé aux lèvres, Alain Sure anime depuis plus d'une vingtaine d'années le salon de Blois. Une organisation bien rodée pour ce dilettante passionné. Perché sur un podium dont il est le maître, il accueille les exposants lors des présentations en vol et leur laisse la parole pour le commentaire des évolutions. Un moment de répit qu'il met à profit pour se reposer les labiales !
Comme chaque année, l'organisateur du Salon de Blois nous livre les chiffres clés de l'événement. Ainsi en 2013, 4 250 visiteurs ''terrestres'' se sont ajoutés aux 1 075 visiteurs venus par la voie des airs, soit un total de 5 325 personnes. Du côté des aéronefs, on dénombre 450 ULM, 150 avions et 100 paramoteurs. Les exposants étaient au nombre de 128, impliquant 519 professionnels, dont 188 pilotes démonstrateurs. Les ULM présentés étaient au nombre de 197. L'organisation a pu compter sur l'aide de 150 personnes, bénévoles pour la plupart, qui ont comme chaque année réalisé un travail formidable. On les en remercie.