Si l'AG de la FFPLUM cru 2012, dernière du comité directeur en place, a semblé plutôt conventionnelle, d'importantes choses se dont dites. Sans esbroufe, mais avec conviction et solennité, dans le sens de la sécurité, bien sûr, mais aussi avec l'amère certitude qu'il faut parfois se plier face aux circonstances...
Samedi 31 mars dernier a eu lieu l'Assemblée Générale de la Fédération ULM, présidée par Dominique Méreuze, à laquelle assistaient Maxime Coffin (président du MALGH) et 126 présidents ou délégués de clubs représentants 379 voix lors des votes. Notons à ce sujet que la participation a été faible (16 représentants de moins que l'année dernière). La FFPLUM représente 14 200 adhérents (fin 2011), soit 700 de plus qu'en 2010, donc environ un tiers des ulmistes européens. En 1981, elle comptait 381 licenciés !
Dominique Méreuze
Rapport moral : des avancés pratiques
Suite à la présentation des invités, Dominique Méreuze présente son rapport moral. En avant-propos, présente le fil rouge du rapport : ''s'appuyer sur nos racines pour mieux maîtriser notre avenir'', et s'appuie sur les progrès techniques pour asseoir définitivement les statuts de la Classe 6 et sa raison d'être. Le second thème abordé concerne les travaux ''pertinents'' : il revient sur l'immatriculation à vie des ULM, avancée non négligeable qui permet d'épargner les surfaces des ULM, non seulement des voiles souples ou semi-rigides, mais aussi des appareils composites au revêtement fragile. Il annonce également la simplification des voyages en Angleterre ; les ULM bénéficient des accords bilatéraux entre le Réseau du Sport Aérien (RSA) et la Light Aircraft Association (LAA) qui permettent désormais de voyager en Angleterre sans autorisation et sans taxe. Le président de la FFPLUM informe qu'il entend soutenir et étendre cette disposition aux autres pays de la communauté européenne. Pour la compétition sportive, l'autogire qui était jusqu'à présent sous la houlette de la commission FAI hélicoptère, vient, à la demande de la commission FAI (Fédération Aéronautique Internationale) ULM de la CIMA (Commission Internationale pour la Micro Aviation), soutenue par la FFPLUM et la fédération de giraviation, de migrer vers la CIMA pour l'organisation de compétitions FAI autogire, inspirant ainsi aligner 3 autogires nationaux aux championnats du monde 2012 qui se dérouleront en Espagne. La France par l'intermédiaire de la FFPLUM, apporte un support technique et humain à la restructuration du vol sportif et de loisir en Tunisie, notamment en aidant le développement de la pratique de l'ULM par la création d'une réglementation spécifique inspirée de la réglementation française. Le dossier de remorquage des planeurs a été bouclé en collaboration avec la DGAC et la FFVV au prix de quelques compromissions. Développement durable et motorisation électrique sont abordés, notamment à travers l'annonce de la création d'une commission dédiée au sein du bureau directeur de la FFPLUM. Concernant les subventions, le ministère des sports ne devrait pas augmenter ses dotations, contrairement à la DGAC qui n'applique pas de gel dans ses subventions aux fédérations, notamment la FFPLUM, avec un ré-équilibrage des quoteparts entre fédérations.
Rapport moral : sécurité, devoirs et travaux en cours
Dominique Méreuze insiste sur le fait que les aérodromes doivent être partagés entre les diverses disciplines aéronautiques sous peine de devoir fermer sous la pression d'associations hostiles à l'aéronautique. Il invite les fédérations à appliquer l'entente attendue par le FNSAS (Conseil National des Fédérations Aéronautiques et Sportives). Seuls des terrains actifs et occupés pouvant se prévaloir d'utilité ''publique'' auront les armes nécessaires pour se défendre des attaques de plus en plus nombreuses et véhémentes des anti-aviation.
Dans son chapitre traitant de la sécurité, Dominique Méreuze revient sur la lecture des chiffres de l'accidentologie qui méritent une analyse plus poussée qu'une simple énumération. Toutefois il entend réagir aux circonstances de certains types d'accidents pour lesquels des causes sont identifiées. Au rang des solutions : formation (y compris celle des instructeurs) ; collaboration accrue aux travaux de l'IASA (Institut pour l'Amélioration de la Sécurité Aérienne) ; outils informatiques RASU (Recueil Accidentologie Sécurité ULM), REX (Retour d'EXpérience) et BASULM ; cadets ULM (l'insuccès de l'expérience va conduire à sa refonte) ; création du PNVM (Pôle National de Vol en Montagne - Gap) en collaboration avec l'AFPM (Association Française des Pilotes de Montagne) ; création du PNVH (Pôle National de Vol Hydro - Biscarrosse) en collaboration avec France Hydravion ; promotion et aide à l'installation de parachute sur les ULM d'école ; promotion et aide à l'installation de kit de balisage pour les plate-formes ULM ; promotion et aide à l'acquisition d'AéroBags pour les instructeurs et élèves ULM ; préservation du CFNTE (Centre National Formation Technique Essais) : prise en compte individuelle et collective des enjeux de la sécurité. A noter que 5 des fédérations aéronautiques se sont regroupées au sein de l'UFEGA (Union des Fédérations Gestionnaires d'Assurances) afin de peser davantage pour la négociation des contrats 2013-2017.
Retour sur l'ouverture des aérodromes contrôlés aux ULM. Dominique Méreuze constate que ce dossier n'a pas avancé depuis sa présentation en 2010. La FFPLUM demande l'abrogation de l'article de l'arrêté qui oblige pour les ULM à une demande d'autorisation accordée au cas par cas, et parfois refusée sans raison motivée. Ce que propose la DGAC serait une circulaire expliquant que le régime normal soit l'autorisation a priori et que les interdictions soient dûment expliquées. La fédération et son président en tête ne lâchent pas l'affaire.
Un détaché du ministère des sports a pour mission (en 2012) de fixer des préconisations dans le cadre de la baisse programmée des aides publiques : sur l'évolution du cadre associatif (valorisation du travail des bénévoles et intérêt d'obtenir pour la FFPLUM la reconnaissance d'intérêt publique ; optimisation du travail fédéral, des systèmes informatiques et de communication ; recherche de partenariats compensatoires à la baisse des aides publiques).