Flaeming Air produit une évolution de l'ULM Smaragd destinée la classe LSA : le Peregrine. Mais un hasard de l'évolution a voulu que finalement cet aéronef bien né soit si léger et performant qu'il intègre la catégorie ULM sans tricherie. Et son talent ne s'arrête pas là...
Flaeming Air (ou Fläming Air) est une entreprise allemande située au sud de Berlin, sur l'aérodrome privé de Oehna (EDBO) dans le Brandebourg. L'environnement privilégié bordé d'un parc naturel a donné l'idée de créer le Flaeming Air Hostels, un lotissement composé de chalets et d'appartements permettant, outre les villégiatures, de loger les pilotes en formation dans un cadre plaisant et à un tarif abordable. L'entreprise est née en 1990 ; sa longévité montre son sérieux et la pertinence de sa stratégie marketing. En France on connaît peu la gamme Flaeming Air qui se compose du FA-01 Smaragd, un ULM léger rencontré à Blois en 2009 armé d'encombrants PoDs tactiques, du FA-04 Peregrine en version LSA ou ULM et du Trener Baby, réplique à l'échelle 4/5e du célèbre Zlin de voltige, sous régime ULM ou VLA (expérimental) pour l'acrobatie. Une gamme restreinte mais qui ne manque pas d'intérêt, d'autant que le constructeur semble privilégier la qualité à la quantité. Flaeming Air est dirigée par Martin Eckardt qui présente son dernier Peregrine en Savoie, sur l'aérodrome de Chambery-Challes (LFLE) au sud du lac du Bourget, à la demande de Jean-François Rochard (Aeroimpex) qui entend l'importer pour le remorquage de planeurs.
Esthétique irréprochable, fabrication soignée, aspects pratiques omniprésents... le Peregrine est un authentique ''haut de gamme'' qu'on acquiert contre 90 000 euros ttc, tarif de base.
Poids plume pour un maxi équipement
Le Peregrine fait appel à la technologie composite verre-carbone-Kevlar qui lui confère une masse à vide de référence de 270 kg (homologués TüV). Ailes, fuselage, empennage et gouvernes sont du même matériau. Dans la version essayée, équipée d'un parachute, d'un moteur 912 S de 100 ch accouplé à une hélice à pas réglable en vol bipale Kaspar, avec EFIS Dynon D60 + cadrans analogiques et crochet de remorquage planeur, la masse à vide est donnée pour 288 kg. L'une des plus faibles à ce niveau de prestation. Le Peregrine est proposé en train tricycle uniquement. En version ULM, il peut recevoir des moteurs Rotax 912 80 ou 100 ch, ou Jabiru 2.2. La version LSA (notamment américaine) reçoit également un moteur Continental 100 ch. Au premier abord, on détecte la griffe d'un constructeur sérieux pour qui l'apparence est aussi importante que la technologie. En résulte un aéronef au design élégant et parfaitement fini. Les surfaces sans défaut sont d'un brillant immaculé. La jointure de verrière ne montre aucune saillie. Les liaisons d'ailes et de gouvernes sont réalisées avec grand soin, avec des ''lécheurs'' pour parfaire l'écoulement aérodynamique. L'intérieur n'est pas en reste, avec son flocage velours raffiné, sa sellerie tissu, ses habillages latéraux et ses soufflets de pied de manches coordonnés, ses tapis aiguilletés ou son tableau de bord à la fois simple et élégant. Côté pratique, le Peregrine possède des vide-poches textiles sur les flancs, une boîte à gant en façade et un volumineux coffre (limité à 25 kg) accessible en vol. Pour le confort, des aérateurs prennent place à l'avant, complétés par des fenêtres coulissantes type planeur et un double diffuseur de chauffage aux pieds. La cabine mesure 1,12 m de largeur au droit des accoudoirs aspect carbone, avec un passage de 1,06 m au renfort de verrière. Cette dernière actionnable du côté gauche uniquement (poignée intégrée) est équilibrée par des vérins puissants. Les volets à double fente sont électriques avec indicateur de position à aiguille. Le trim' de profondeur mécanique recourt à une grosse molette pratique ; en option il peut être électrique. Le sélecteur des réservoirs est en plein centre, très visible. Les jauges électriques sont complétées par des alarmes visuelles de niveau bas. Au chapitre de la sécurité, un indicateur de décrochage sonore prévient en cas de vol lent. La commande des freins est manuelle (levier à tirer) avec une position parking ; en option des pédales de palonniers remplacent ce dispositif.
La planche de bord est sobre et efficace, pouvant accueillir tous afficheurs, radios et instruments imaginables. Elle intègre une boîte à gants bien pratique et des aérateurs. Les touches de l'EFIS ou de la radio sont à portée de main.
La position d'assise est très bien pensée : pas trop allongée pour conserver une attention vigilante, assez haute pour la visibilité... Les tissus sont élégants, avec des habillages coordonnés et des tapis aiguilletés sobres. Les accoudoirs aspect carbone sont à la fois esthétiques et fonctionnels.