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Edito novembre 2017
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Parler patois pas parler à toi ?

En France, on parle français. En Australie on parle anglais, en Autriche ou à Pékin on parle aux p'tits chiens, à Canton on parle riz, sur Mars martien et au Chili con carné.

Mais surtout, en France on parle français, parfois patois, mais plus souvent pas. Je me fous pas mal qu'on parle indonésien au Liban ou grec au Lichtenstein, puisque je réside en France en colocation avec une soixante-dizaine de millions d'autres francophones plus ou moins inspirés.

Alors pour MOI et accessoirement pour les soixante-dix autres millions d'insignifiantes existences au système linguistique approchant, le législateur a pondu la Loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française.

Comme à son habitude, le législateur a bien tout décortiqué, imaginant des scénarios invraisemblables, mais oubliant au passage des pans entiers de l'activité humaine.

De quoi remplir les prétoires, lesquels, comme chacun sait, prospèrent dans le désœuvrement.

Reste l'esprit de la Loi, et surtout la logique dans laquelle elle a été pensée, conçue et rédigée. Cet esprit est clair ; les français parlant français, on doit s'adresser à eux dans la langue qu'ils comprennent : le français.

Lapalissade, penseront certains... Peut-être. Mais une évidence se doit d'être rappelée pour ne pas sombrer dans l'obsolescence. Et en ce domaine, l'oubli est facile. Il est consécutif au je-m'en-foutisme, à la paresse ou l'économie.

Or s'il est bien un domaine où le français n'est pas roi, c'est celui de l'aéronautique. Nombre d'acronymes OACI à l'équivalence hasardeuse ; nombre de notices traduites de la nouille au sandwich ; nombre de manuels internationaux... Et si t'es pas content t'as qu'à prendre l'autobus, m'sieur petit-pas-petit-bus !

Ou bien aller à l'école où c'quon apprend à ânonner vachtement bien Shakespear, mais où qu'on n'y entrave pouic à la soupape et la clavette, ni plus itou la clearance ou l'aknowledge.

Se conformant à la loi, la quasi totalité des vendeurs traduisent avec plus ou moins de subtilité les documents nécessaires ou obligatoires pour renseigner l'acheteur.

Tous ? Non, pas tous. Et pas pour tous les matériels. Un aéronef, oui dans la quasi totalité des cas. Un moteur, je n'ai rencontré qu'une exception à ce jour (fabriqué dans un pays francophone, le croyez-vous ?). Mais pour le reste, les instruments, les bidules de radio-navigation, les écrans multifonctions, les GPS, certains parachutes... c'est la foire au blabla d'ailleurs !

Pas tous, mais certains vendeurs ne se foulent pas trop la guitare. Prétendument destinés au marché des professionnels qui n'entre pas dans le cadre de la Loi sur l'emploi de la langue française, ces accessoires sont également revendus aux particuliers. Comme le volume de ces marchés est petit, on fait l'impasse, comme expliqué plus haut, par je-m'en-foutisme, par paresse ou par économie.

Reste que c'est petit, mesquin et illégal.

''Pas assez de marge pour réaliser une traduction''... J'ai entendu maintes fois cette réponse ; bah dans ce cas, va vendre des crêpes au sucre... françaises, of course (qui se traduit par ''evidently'', ou ne se traduit pas).

Si le marché n'est pas pérenne, mieux vaut le stopper. Il y aura bien un commerçant courageux pour faire le boulot convenablement et légalement. C'est sûr, car la nature a horreur du vide.

Là, on est dans l'application première du texte de Loi du 4/08/94.

Donc mon conseil est de boycotter purement et simplement les vendeurs incapables de fournir une documentation en français pour accompagner les bidules qu'ils vendent. Se gargariser d'un savoir supplétif est indigne d'un commerçant : cela sous-entend que son client est con. Or il ne l'est pas... pas toujours.

Il y a la Loi, mais il y a aussi le MAIS. Le truc qu'est pas directement dans le texte, qu'est implicite sans l'être, qui demande interprétation, au bon vouloir d'un arbitre plus ou moins avisé. LE truc que le législateur a zappé parce que trop occupé à bâcler un amendement ou peaufiner une énième bassesse.

Le truc des remises à niveau, des bulletins d'alerte, des bulletins de service...

En voilà du blabla indéchiffrable dont sont abreuvés les braves petits pilotes. Pondus en anglais pour s'adresser à la totalité de la planète sans distinction de pays et de singularités linguistiques, la plupart de ces bulletins arrivent bruts de décoffrage à la méconnaissance des intéressés.

Or ces bulletins, lorsqu'ils sont importants, voire obligatoires, requièrent un très bon niveau d'anglais pour les utiliser sans aucun doute dans la compréhension. Une mauvaise traduction peut avoir des conséquences fâcheuses, voire provoquer des incidents.

Traduire sans l'ombre d'un doute un bulletin n'est donc pas à la portée du premier anglophile amateur venu. De plus, certaines subtilités peuvent échapper à la vigilance du traducteur.

Certains revendeurs ou importateurs prennent la peine de traduire ces bulletins ; parfois à retardement, ce qui est moindrement pénalisant.

Ces informations (qu'on nomme ''rappels'' dans le secteur automobile), souvent consécutives à une mauvaise fabrication, ayant pour but de remettre le bien vendu en conformité avec son usage initial, devrait, non pas implicitement, mais EXPLICITEMENT faire partie de la rédaction de la Loi sur l'emploi de la langue française.

Parfois les commerçants opposent que les clients n'ont qu'à s'adresser aux professionnels s'ils rencontrent des problèmes techniques pouvant impliquer leur sécurité en cas d'incompréhension de langage.

Mais ça va pas la tête ? Depuis quand le chantage est-il un argument pour vendre des heures d'atelier ?

Quand une action obligatoire est ordonnée dans un créneau temporel, les utilisateurs doivent-ils renoncer à leur échéancier calendaire pour être garantis ?

Le gars qui ne vole que 10 heures par an doit-il porter son ULM tous les six mois en révision ?

Non, non, non et non ! Ces arguments ne tiennent pas deux secondes.

La charge d'une action obligatoire ou concernant la sécurité doit rester à l'entité qui dispose des moyens pour la réaliser. Cela part de la garantie (voire du vice caché), à la lisibilité des documents nécessaires à l'entretien, la mise à niveau ou la réparation du bien vendu.

Certes les consommateurs aveuglés par la passion ne réagissent pas de la même manière avec leur danseuse qu'avec un bien de consommation usuel pour lequel ils n'hésitent pas à suivre un recours pour obtenir gain de cause et réparation.

C'est un tort qui porte préjudice à tout le monde.

Qui ne connait pas dans son entourage un pote blindé qui, dégoûté par les agissements d'une corporation, est passé à une autre activité de loisir, laissant l'ULM aux faisans et amateurs de tous bords. Mauvais encadrement donnant mauvaise réputation.

Pour en revenir aux traductions, je me moque de qui doit les réaliser : le constructeur, les importateurs, les revendeurs... L'important est qu'elles répondent à l'esprit de la Loi et à l'attente des consommateurs.

D'ailleurs je m'étonne que la DGAC ne tranche pas clairement : dépendante d'une autorité qui dicte les Lois, notamment celle qui nous intéresse, elle devrait s'en montrer solidaire et ainsi prouver qu'elle est plus attachée à l'esprit de son gouvernement de tutelle qu'à celui de la bureaucratie européenne ou mondiale.

Qui paye ? On s'en fout ! Des constructeurs qui brassent les millions peuvent y consacrer des miettes de budget. Le client qui largue des sommes indécentes pour ses jouets n'y verra que du feu.

Et pendant qu'on aborde le sujet, il serait également souhaitable que le client ne soit pas obligé d'aller à la pêche aux bulletins, apprenant souvent par hasard l'édition d'un document le concernant.

Il n'est pas si compliqué de tenir un registre personnalisé des propriétaires et de leur matériel, mis à jour et entretenu de la manière qu'il plairait aux entités concernées. Le client qui achète un matériel, neuf ou d'occasion, n'ayant qu'à s'inscrire à ce ou ces registres afin d'être tenu informé.

Ceci n'existe pas à ce jour. Or des sociétés ISO pourraient se démarquer positivement en mettant en place ce type de dispositif, ce qui accessoirement contribuerait à justifier leurs tarifs, presque invariablement jugés exorbitants.

A moins que tout le monde s'en foute...

Comme dit Gilou, philosophe-diéséliste : si toi pas parler patois, alors moi parle pas à toi.


Bons vols, avec légèreté.

Miguel Horville

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