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Edito janvier 2019
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Générations éphémères

Des marques apparaissent, d'autres disparaissent... C'est la vie. L'histoire de l'industrie est émaillée de ces flux et reflux, de ces espoirs et de ces déceptions.

Le début du XXe siècle a ainsi vu éclore des constellations d'unités de production dont les collectionneurs retiennent les noms illustres. De cette profusion d'enseignes, il ne reste que quelques marques commerciales, souvent moins glorieuses, mais ô combien plus productives (entendez rentables).

Parfois, on voit ressurgir un vénérable logotype, dans le giron d'un groupe industriel décachiffrable dont le seul amour du beau réside dans l'exquise rentabilité d'une niche inexplorée.

Les échecs industriels n'appartiennent pas qu'au passé. Avec de l'audace, du cran, des soutiens financiers plus ou moins inspirés, certains entrepreneurs lancent les dés contre vents et marées. Et bien sûr, la logique cartésienne reprend son cours, cramant du Kbis sur l'autel des illusions...

Prenons l'exemple du constructeur de motos français Voxan. Belle aventure industrielle et humaine, pari audacieux d'investisseurs, élan suicidaire des acheteurs qui n'ont plus qu'à prier pour que les musées s'intéressent à leur clou rouillé. Valeur de revente néantisée, aucun espoir de réparer ou d'entretenir l'engin... Voilà ce qui s'appelle essuyer les plâtres.

Nos ULM se répartissent en deux catégories : ceux dont les pièces à remplacer ne peuvent être fournies que par l'usine qui les a fabriquées, et ceux pour lesquels un bon mécanicien suffit à refaire, copier ou réparer les éléments à changer.

Un ULM en bois, un autre en tubes entoilés, sont des machines qui ne posent pas de problème pour un artisan accompli. Ce n'est pas le cas des appareils en matériaux composites. Car si ''choucrouter'' un trou dans une barque de pêche est à la portée du premier venu, réparer une aile cassée, un cône arrière fissuré ou une dérive branlante est hasardeux.

Les exemples existent et sont même nombreux. On en retiendra notamment le magnifique Esqual de Vol Mediterrani (Francesc Velasco), qu'une ''Class Action'' suédoise (Arsi AB) a sauvé de l'abandon par son constructeur historique espagnol. La chronique du constructeur français Cosmos est tout aussi édifiante, déclassant l'acteur leader de la classe 2 au rang de souvenir sulfureux. De même pour Aquilair... Encore que ces deux marques aient vécu leur ''vie commerciale'' au sens où des suites d'événements pouvaient éveiller la suspicion de la clientèle.

Et que dire de la saga MCR, Dyn-Aupa-SE-Aviation... Des propriétaires malmenés, une production incertaine... Produit français performant et léger qui ne souffre que d'un marketing nébuleux. Et le métallique Sensation, passé sous contrôle d'une firme qui ''n'avait pas calculé'' la faiblesse et la versatilité du marché ULM. Reste des clients sur la touche qui prient pour ne pas plier une aile ou endommager un empennage.

C'est plus récemment le très sérieux, très aimé, très coté et très disgracieux constructeur FK Lightplanes qui abandonne l'arène. Après des déboires malodorants sur fond de sous-traitance perfide, l'industriel n'a pas cherché à redresser son outil. Et tant pis pour les modernes balles design en plastique et leurs malheureux proprios, leur sort en est jeté.

Autant dire que dans ces conditions, les acquéreurs actuels ont l'immense mérite de persister dans leur désir d'achat. Transposons deux minutes cette dinguerie au marché incontournable de l'automobile... Qui irait confier des cent mille euros à une société assise sur un château de cartes branlant ? A part des fous et des rêveurs...

La différence réside dans la passion... Quand on est passionné, quand on s'est bâti un rêve, la logique devient élastique. On flirte avec le risque financier sans penser aux conséquences. Il est vrai qu'une maîtresse envoûtante peut retourner une cervelle initialement équilibrée...

On parle souvent en serrant les poings d'obsolescence programmée. Savoir qu'un produit industriel est conçu pour s'autodétruire à terme paramétré, cela fait rager. Mais imaginer qu'une entreprise se développe dans le même but, cela devient flippant. Or on n'en est pas loin... Fini le petit ''manufacteur'' de bicyclettes qui transmet la firme à ses fils de générations en générations, n'abordant le progrès que pour bonifier ses produits. Aujourd'hui on prépare l'avenir sur le dos des victimes collatérales : ces cons de clients. On fait gonfler le concept, puis on l'abandonne.

Le marché des ULM s'est imaginé extensible à l'infini. Alors les marques se sont multipliées. Ce qui a réduit la rentabilité de chacune. Celles qui peuvent encaisser survivent. Celles qui n'en ont pas les moyens cessent d'exister. Au client de faire le bon choix, ou le bon pari.

Tant mieux pour ceux qui peuvent engager cent mille euros et plus dans un pari. Pour les autres, mieux vaut se rabattre sur des pendulaires basiques ou des multiaxes entoilés aisément réparables (je n'aborde pas le sujet des autogires, n'étant pas compétent en la matière).

Nous vivons aujourd'hui dans un monde accéléré. On nous explique des croissances hypothétiques, des dividendes dantesques, des cotes boursières... tout ceci s'évaporant d'un JT au suivant. Des groupes industriels perdent par année le PIB de petits pays sans que personne ne s'en émeuve. Ce n'est donc pas étonnant que des structures plus modestes, des PME, des TPE s'inspirent de ce pire modèle industriel et commercial.

C'est pourquoi je ne suis pas persuadé que l'avenir de l'ULM réside dans la rationalisation ou autre délocalisation. L'ULM doit rester une affaire artisanale : son marché ne me paraît pas justifier une autre approche.

Souvent les lecteurs m'interrogent sur le bon choix en terme d'ULM, ce qui leur conviendrait le mieux, la bonne affaire... Même si j'avais une réponse précise à offrir, mon premier paramètre serait la pérennité potentielle de l'entreprise ou, le cas échéant, la possibilité de s'affranchir de cette dernière.

Comme dit Gilou, philosophe-diéséliste et psycho-chaudronnier : si une fatalité s'abat sur une maison, on la reconstruit. Si elle s'abat sur le village, on le quitte.

Bons vols, en finesse, en souplesse, en sécurité.

Miguel Horville

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