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Edito août 2021
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Du bal des timbrés aux joyeux suicidés

La bien-pensance préconise d'user de termes politiquement choisis pour signifier que ça déconne sous le casque. Ainsi parle-t-on de dysfonctionnement psychique, de perception altérée, de troubles de la compréhension, de désorientation...

Pour ma part, n'étant pas né correct du verbiage, je me contenterai de termes simples : tout-fou ; foldingo ; barré ; timbré ; taré ; barjot... avec une préférence pour ''abruticon'', terme générique qui résume à peu près tous les individus à l'équilibre précaire, dont les actes interfèrent négativement sur la vie des autres et sur la société en général.

Sachant qu'à l'instar du papillon dont le battement des ailes peut déclencher une cascade de trucs merdiques, chaque geste qu'entreprend un quidam, peut causer des tracas à tout ou partie des 7 milliards de gusses qui partagent la baraque (voyez comment un pangolinophile excité a démonté une planète !).

Tout individu bienveillant vis-à-vis de sa communauté, peut en conséquence prendre le parti de réfléchir avant d'agir, quels que soient sa motivation, sa pulsion ou son degré de ''fantaisie''.

Aujourd'hui, je m'intéresse aux fantasmes qui poussent certains zinzins à se suicider, en rapport à l'actualité récente d'un mec qui, après avoir tenté de précipiter l'avion qu'il occupait en place d'élève, condamnant son instructeur au trépas, a fini par se jeter dans le vide avec la fin qu'une telle décision laisse supposer.

Passons sur le choc psychologique du pauvre instructeur qui, après avoir décollé en binôme, repose son avion en solo... C'est pas courant, hormis chez les parachutistes.

Des braques de cet acabit, on en compte des pleins wagonnets. L'un des plus sinistrement connus est Andreas Lubitz, qui a jeté son A320 dans les Alpes, flinguant 150 innocents au passage. Il était psychologiquement ''tourmenté'', a commenté la compagnie Germanwings...

Mais il y en a de tous les âges, de toutes les nationalités...
- Un ado chinois de 13 piges qui vole un premier avion, se plante avec... en reprend un second et le tord sans parvenir à décoller, puis rentre chez mémé attendre la flicaille ; il était passionné d'aéronautique !
- Un français de 25 piges à peine débourré en instruction vole un premier avion de nuit pour effectuer une nav' de 100 bornes, puis vole un second aéronef pour le retour ; déséquilibré avec pulsions morbides a statué le collège de psykomachins.
- Après avoir cramé sa baraque, le ricain quinqua énervé Joe Stack a précipité son Piper Cherokee sur l'hôtel des impôts d'Austin au Texas, au motif que les services fiscaux lui pourrissaient la vie. Sa mort fut accompagnée de nombreux blessés ; une personnalité tourmentée pouvant passer à l'acte, a raconté le spécialiste des cerveaux tordus. Tu m'étonnes !
- Un instructeur français sexagénaire, dépressif en proie à une déception amoureuse, a honoré un contrat de transport d'une famille ; vol VFR en conditions inappropriées. Cinq morts quand le Cessna a percuté un relief dans le brouillard ; sa gonzesse couchait avec un autre pilote...

Ça, c'est pour les gros titres d'une presse tonitruante.

Mais des exemples, nous en connaissons plein, rien que dans le monde ULM. Il y a ceux qui se terminent mal, et ceux qui échappent de peu à la punition suprême.

Prenons le cas des ''m'as-tu-vu'' qui terminent en bouillie pour avoir voulu épater la galerie...
Ou le cas des ''coucou-aux-amis'' qui terminent dans le jardin desdits potes (et dix potes ne forment pas une équipe)...
Ou encore les amateurs de sensations qui, pour une boucle de plus, font de leur voile un linceul...

Alors... suicide or not suicide ?

Je pense que notre vie, notre survie, tient à la valeur de l'équilibre entre ''ça passe'' ou ''ça casse''. Un genre de 50/50.

Idéalement, la personne sensée tend vers le 100% contrôlé (valeur hypothétique inatteignable) : vie réfléchie ; hygiène mentale ; décisions rationnelles ; actes calculés. Bref la vie banale d'un mec hyper chiant, qui prépare sa nav' au cordeau avec les cartes de l'année, qui emporte un GPS de secours, qui fait sa pré-vol en grand silence un chiffon à la main... Il est peut être un Sully, mais a priori non ; il préférera planter son zinc en respectant la procédure que le sauver en improvisant.

A l'opposé, le tordu s'accorde un fort pourcentage de négligence. Tant qu'il ne dépasse pas 50%, il reste en vie. Son existence ressemble au pire cauchemar d'un rigoriste (chambre d'ado, cerveau d'écologiste...), mais s'il est adroit il s'en sort plus ou moins. Et quand il dépasse 50%, les conséquences sont 100% incontrôlables.

Entre les deux... il y a nous, tous, les gens sages, les pilotes sérieux. Nous faisons au mieux ; nous tentons de garder les idées claires... Nos actes et nos gestes découlent d'une réflexion acceptable pour des gens moyens. Nos erreurs sont compensées par une surdose de prudence, qui au final fait de nous des êtres soumis aux aléas, mais pas spécialement visés par une foudre démoniaque.

Sauf quand vient l'instant fantasque...

Un instant inévitable, au regard qu'aucune personne équilibrée, sensée ou réfléchie, ne peut vivre sans un minimum de fantaisie, sans l'instant fantasque ; pour une sensation, pour la frime, par étourderie, par entêtement, par impatience...

Et les exemples remplissent la rubrique des actualités. En cause souvent, l'appréciation erronée d'un risque : la photo ciblée, le coucou, le radada... Le pilote commet une faute de perte de contrôle, qui découle plus amont d'une faiblesse comportementale ; celle d'avoir accepté une demande extérieure (parfois du passager) ou d'avoir cédé à une pulsion. Donc comme toujours, cause multifactorielle, dont l'un des items est une sottise, une fantaisie.

Parce que le chiant décrit plus haut, lui n'accepte pas de saluer les amis. Il prend ses photos de haut, au téléobjectif. Et quand il réalise un radada, c'est sur sa piste et cela s'appelle un passage basse hauteur d'entraînement.

Bah oui... Mais combien son vol est banal, triste !

L'accident classique qui suit une panne moteur en milieu inhospitalier est conséquente de la décision de ne pas respecter un cône de sécurité ; de ne pas préparer mentalement une interruption de vol ; de ne pas piloter ''sérieusement'' en anticipant les événements.

Du coup, le pourcentage de réussite du pilote tend déjà dangereusement vers 50%, le point d'équilibre.

Et dès lors, j'affirme ce qui me vaut d'être fustigé par mes pairs ; que le mort de l'accident qui en résulte s'est ''suicidé''.

Je l'affirme parce que je ne retiens que la sémantique du terme : action volontaire menant à la mort.

Le pilote qui se met en configuration dangereuse pour peu qu'un événement extérieur se produise commet typiquement un ''acte volontaire menant à la mort''. Ce n'est pas jouer sur les mots que d'affirmer cela.

En conséquence, faisant abstraction de l'altruisme légendaire qui me caractérise, une rhétorique simple basée sur l'analyse froide des situations m'autorise à associer le concept de ''suicide'' à celui de ''fantaisie''. Parce qu'une fantaisie momentanée a fait commettre à son auteur un ''acte volontaire menant à la mort''.

Et c'est en substance ce que retient également la justice quand elle condamne un pilote (un conducteur ou plus généralement un opérateur) qui a pris un ''risque'' pour lui-même et autrui : le risque étant entendu comme non respect des règles sécurité, dites ''de bon père de famille''.

Au bal des déglingos, chez les cons, on observera donc trois types de suicidés :
- ceux pour qui le drame est une finalité, qui cherchent la mort,
- les négligents à l'audace hypertrophiée,
- les ordinairement prudents, fantaisistes d'un instant.

Bref, 99% des pilotes.

Reste le bon élève soporifique (1%), malheureusement tout aussi mortifère que les autres... ne dit-on pas ''ennuyeux à mourir'' ?

Comme dit Gilou, philosophe-diéséliste et psycho-chaudronnier : la vie n'est rien sans de folles actions ; mais à l'instar d'une chaîne qui ne tient qu'à son maillon le plus faible, la vie ne tient qu'à son action la plus folle... (mais il dit aussi beaucoup de conneries).

Bons vols, beaux vols, avec sagesse et... folie !

Miguel Horville


Joe stack a choisi de terminer ''en beauté'', envoyant un message très négatif pour notre activité de loisir.


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