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La boîte à malice

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Déclarer la guerre aux taupes est une chose : s'équiper de l'armement adéquat en est une autre. © F. Gay


Entretien des pistes


Se débarrasser des taupes



Accès rapides

Le but est d'informer sur les bonnes et mauvaises solutions pour se débarrasser de nuisibles dans l'enceinte des aérodromes.

Recettes en tous genres

Il existe un vaste inventaire des solutions miraculeuses pour se débarrasser des taupes. Mais entre recettes de grands-mères, légendes et astuces lumineuses, on peut passer des années avant de trouver une technique opérationnelle.
Propriétaire de pistes ULM depuis deux décennies, j'en ai testé de nombreuses et fait les frais d'idées originales, malheureusement toujours infructueuses.


Déranger l'adversaire

La première solution envisagée était écologique et bienveillante : chasser les taupes en les gênant. La solution est simple et gratuite : fabriquer quelques piquets en bois dur, d'une hauteur de 1m40, dont 30 cm seront fichés en terre, et enfiler des bouteilles en plastique. On dispose un piquet tous les 10 à 15 mètres de chaque coté de la piste et le vent fait le reste... Le bruit de la bouteille frottant sur le piquet se disperse dans le sol, ce qui gêne la taupe dans sa perception pour la localisation des proies. Pour être franc, cela marche un peu, pas trop... mais quelle galère pour tondre ! Il faut tourner autour des piquets, on en casse souvent... Les piquets ne représentent pas un danger sérieux pour les ULM, car très fragiles, ils se cassent en cas de contact avec une hélice sans endommager cette dernière.
Toujours dans l'optique de faire fuir sans tuer, il existe des ''bornes'' à planter dans le sol, qui émettent des vibrations, des sons, voire des ultrasons à période régulière ou aléatoire. J'ai acheté et testé plusieurs qualités de ces matériels qui se révèlent toujours valables au début de la pose, puis deviennent inefficaces peu de temps après. Les taupes s'habituent-elles à ces pollutions ? Je n'ai pas la réponse, mais j'ai découvert des taupinières au pied de ces dispositifs posés depuis une semaine à peine. Les bornes fonctionnent généralement à l'énergie solaire, coûtent entre 10 euros et 50 euros pièce (il en faut un certain nombre pour mailler une parcelle) et tombent assez rapidement en panne (batteries, infiltration d'humidité, perte de fonctions...). Et reste le problème de l'entretien de l'herbe ; le moindre heurt avec la tondeuse ou une roue d'ULM est sanctionné d'une perte totale de la borne.
Il existe une pratique consistant à planter des bouteilles coupées dans les trous de taupes ; le vent sifflant dans l'orifice est censé gêner les taupes... Je n'ai pas testé ce procédé, convaincu par un grand nombre de témoignages qu'il s'agit d'une inefficace perte de temps.


Des piquets en noisetier (ici peints en blanc pour être mieux visibles) surmontés d'une bouteille en plastique : le vent provoque un bruit qui est transmis dans le sol via le bois raide. Une solution qui fonctionne le temps que les taupes s'habituent et qui gêne la tondeuse.


Comme on le voit ici, les bornes à vibrations peuvent aussi attirer les vers, en conséquence les taupes qui les convoitent. Zéro pointé pour cet investissement raté.


L'empoisonnement

L'empoisonnement est toujours une mauvaise solution d'un point de vue environnemental. La technique avec du Taupicide (couleur rose-rouge) fonctionne bien. Elle peut se montrer radicale si on s'investit dans l'éradication, peu onéreuse, mais demande une mise en œuvre compliquée et l'achat de produits désormais presque partout interdits. On parvient toutefois à se procurer les poisons efficaces en passant par des pays peu regardant, voire par des coopératives dont les stocks ne sont pas taris.
Il faut trouver des appâts (lombrics...), les tuer puis les couper, mariner les morceaux dans une solution de poison, puis disposer le tout à des endroits stratégiques des galeries... Bref, une galère destinée à des gens qui ont le temps et la possibilité de le faire. Inconvénient, les cadavres de taupes et de vers sont toxiques pour les animaux charognards, dont les chiens, les chats... Avantage, les taupes sont cannibales...


Les poisons sont presque tous interdits désormais. Les plus malins réussissent toutefois à s'en procurer. Cette méthode efficace est anti-écologique, dangereuse pour les animaux de compagnie et d'une mise en oeuvre compliquée.


Le gazage

Il existe plusieurs méthodes de gazage. Certaines sont stupides et dangereuses, d'autre semblent astucieuses. Toutefois l'expérience m'a fait renoncer aux unes comme aux autres.
Une première approche consiste à laisser fuiter une bouteille de gaz domestique (butane, propane), dans les galeries. La masse volumique des gaz courants est supérieure à celle de l'air que nous respirons (1,8 à 2,4 contre 1,2 kg / m3). Le gaz va donc au fond des galeries pour asphyxier les habitantes du sous-sol. En théorie du moins. Car la taupe possède dans ses globules rouges un type particulier d'hémoglobine, capable de transporter des quantités de dioxyde de carbone bien plus importantes que chez la plupart des animaux, ce qui lui permet non seulement de supporter un milieu confiné pauvre en oxygène et riche en CO2, mais également de respirer à nouveau l'air qu'elle a elle-même expiré, lui conférant une grande autonomie respiratoire (avec en plus des poumons très importants proportionnellement aux autres mammifères) lors de ses séjours souterrains. Par ailleurs lorsque la taupe sent un gaz polluant, elle ferme ses galeries à l'aide de sas de manière à en isoler des tronçons. Mauvaise idée, donc. Dépense financière non négligeable pour un résultat nul ou très aléatoire accompagné d'un risque de blessure non négligeable.
Autre expérience qui semblait prometteuse, mais qui s'est terminée en fiasco (sans parler de l'impact écologique désastreux : le gazage mécanique. Il existe des machines prévues à cet effet dont le principe est l'injection d'un mélange essence/gazole ou essence/réactif en post-combustion d'un moteur thermique de jardinage (5 à 7 ch). Une forte émission de gaz nocifs riches en CO est produite, puis conduite ensuite dans les galeries au moyen d'un tuyau. A l'achat la ''taupière'' est très onéreuse (1700 à 2800 euros). Elle est parfois disponible en location. Mais pour la raison exposée plus haut, le résultat est incertain.
Me référant à un youtubeur fier de ''traiter'' son jardin avec le moteur de sa vieille voiture diesel et d'en tirer un excellent bénéfice (selon lui), j'ai utilisé un gros Perkins 3.3 de Massey Ferguson de la manière décrite par lui. En insistant longuement avec cet engin capable de donner la nausée en une heure de ''jardinage'', j'ai cru obtenir un résultat satisfaisant quand des fumerolles envahissaient les prairies avoisinantes, mais ce fut de courte durée. Après une période d'accalmie, le travail de sape des fouisseuses a repris... de plus belle ! Au final, encrassement du moteur, consommation de gazole, perte de temps, pollution... peut-être même mutation de certains individus dont les taupinières sont devenues géantes ! A oublier.
Enfin les fusées fumigènes qu'on trouve à 20 euros les 8 pièces (par exemple), agissent en deux temps : action immédiate par asphyxie, puis action par empoisonnement (exemple au chlorure de baryum).


Gazage mécanique aux gaz d'échappement. Connecter le conduit d'échappement aux galeries de taupes...


Mettre le moteur en marche à un régime de forte émission toxique (ou ajouter un produit post-combustion)...


Et laisser les galeries se remplir de gaz. Sauf que les taupes sont armées contre ce type d'offensive.


Il existe également des fumigènes spécialisés, dont l'efficacité reste sujette à controverse. Un spécialiste espagnol augmente l'efficacité en plaçant plusieurs fumigènes dans le même trou et en pulsant le gaz à l'aide d'un souffleur de jardin. © Decamp Radical



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