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Essais

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Aéroservices Guépard Guépy 582 - Jabiru 2.2


L'équilibre au bon prix



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Jabiru : du grand bonheur aux gros soucis

Il ne serait pas honnête de parler du moteur Jabiru sans évoquer les problèmes de casse qu'il a rencontré depuis 2007. Plus exactement depuis la version à rattrapage automatique du jeu aux soupapes et le passage à 85 ch. Après une valse hésitation du constructeur et de l'importateur qui a fait un tord considérable à la marque, les choses semblent rentrer dans l'ordre. A ce jour, la casse des soupapes serait due au mauvais matériau employé par l'usine australienne pour usiner les guides. L'importateur Jabiru France propose un remplacement des guides par des pièces de meilleure qualité. Il n'est d'ailleurs pas le seul, puisque Hervé Bréant dont la gamme Fly Synthesis est équipée de moteurs fournis par l'Italie, avait diagnostiqué un an plus tôt la même cause et trouvé un spécialiste qui répare avec succès les moteurs. Peut-on dire aujourd'hui que les problèmes sont oubliés ? Aucune communication de l'usine ou de l'importateur n'ayant permis d'arrêter un avis tranché, c'est difficile. Les moteurs neufs récents sont-ils débarrassés de ce défaut ? On n'en sait rien.
Reste l'étonnante note de service distribuée aux possesseurs des moteurs incriminés. Elle invite à réaliser des réglages de carburation très riches, au point que les moteurs fonctionnent anormalement, avec des ralentis irréguliers, des refoulements de suie à l'échappement et un encrassement excessif des bougies et des chambres de combustion... Bref, ceux qui ont suivi la note de service ont vite fait marche arrière. Là encore, une communication claire serait souhaitable. L'usine australienne adopte une position de déni assez agaçante. D'abord, en corrigeant en grand secret la notice d'utilisation en ligne (indiquant l'AVGAS 100 LL comme carburant recommandé, alors qu'avant les premières casses le MOGAS SP95 était indiqué). Ensuite, en ne reconnaissant pas la nature avérée d'un vice de fabrication dont l'importateur n'a en aucun cas à souffrir et qui doit être couvert au bénéfice de l'acheteur au-delà de la durée de la garantie en vertu de l'Art. 1641 à 1649 du Code civil (indépendamment de la garantie légale et éventuellement consentie, le vendeur reste tenu des défauts de conformité du bien au contrat et des vices rédhibitoires ; l'action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par l'acquéreur dans un délai de deux ans à compter de la découverte du vice ; la découverte n'étant pas toujours immédiate après l'achat). Des associations organisées démontrant que la panne est récurrente et couvre un pourcentage élevé de biens vendus, obtiennent généralement le classement en vice de fabrication, ce qui enjoint le constructeur à dédommager les utilisateurs spoliés. C'est du moins ce que retiennent les tribunaux français. Face à une firme étrangère située à dix-sept mille kilomètres, c'est une autre histoire. D'autant que suite aux les essais nucléaires de Chichi-la-gaffe, les australiens entretiennent à l'endroit du peuple français la même sympathie que Benny Laden pour la famille Bush. Bref, mieux vaut tenter de se débrouiller entre nous et de trouver des solutions valables que de choisir les voies légales qui cloueraient au sol les utilisateurs.


Après une longue analyse technique, Jabiru France semble avoir trouvé la solution pour éviter la casse des soupapes.


Cône Duc ''Turbo'', ventilation efficace, refroidissement d'huile et sondes de températures à l'échappement sont nécessaires pour gérer convenablement le Jabiru 2.2.


Un aéronef évident

La prise en mains du Guépy est étonnement naturelle ; sans doute la plus simple qui soit de tous les aéronefs de la marque. Son gabarit, pas impressionnant, la légèreté et la précision de son manche, la bonne visibilité vers l'extérieur pour une bonne appréciation de la piste en finale et à l'arrondi... Le roulage tricycle est facile, avec toutefois des palonniers un peu raides à l'arrêt (on évitera de forcer dessus tant que l'appareil est immobile). Se rendre au point d'arrêt suffit à prendre toute la dimension du bestiau. En vol, c'est pareil. Il se montre léger, notamment en version Rotax, avec un excellent équilibre. La conjugaison lacet-roulis se fait sans y penser, la bille semblant soudée au tube de verre. On veillera juste à ne pas se laisser entraîner lors des virages serrés où il a tendance à piquer et prendre rapidement de la vitesse. L'expression qui vient tout de suite à l'esprit est : facile à vivre ! Et surtout : pas rancunier. Vous avez oublié les volets après le décollage ? Le manche est lourd et l'oiseau se traine... Mais tout se passe bien. Le badin s'écroule en dernier virage ? Un coup de gaz sauve la situation. Au pire, un peu de manche en avant pour remettre de l'ordre. J'ai fait tout cela - c'est pas bien - mais le zinzin m'a pardonné en bloc. Même pas un tressaillement dans l'échine tant la sanction est mesurée. Le parfait ULM d'école où on le rencontre d'ailleurs très souvent. Si on excepte la commande du trim' de profondeur trop raide et directe, tout est bien pensé pour voler. Si on adapte son allure aux conditions météorologiques, le Guépy est confortable y compris au long cours ; la souplesse de ses ailes permet d'effacer les turbulences. Il est un poil moins stable en tangage que le Super Guépard ; moins long, il retrouve son assiette de vol après 1 minute et 3 oscillations contre 35 secondes et 2 phugoïdes pour son aîné. L'axe de lacet mériterait peut-être des ressorts plus forts pour un retour plus rapide au neutre et un meilleur suivi du cap quel que soit le régime moteur. Ou encore une compensation ajustable... Objectivement, je n'ai pas pris le temps d'apporter cette modification, mais le nouveau propriétaire lui l'a réalisée avec un simple élastique ajustable.


La première qualité du Guépy est sa facilité de pilotage. Il pardonne les erreurs et participe activement à leur correction.



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