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Turbotech se présente comme une start-up novatrice spécialisée dans la conception et la fabrication de turbopropulseurs pour l'aviation légère. Le collective d'experts qui manage cette société située à Toussus-Le-Noble dans les Yvelines provient de l'industrie lourde des turboréacteurs d'avions commerciaux. Damien Fauvet, Jean-Michel Guimbard, Marc Nguyen et Baptiste Guerin se sont donnés pour mission de permettre l'industrie aéronautique légère d'entrer dans un avenir durable grâce à des solutions innovantes. Le turbopropulseur qu'ils ont développé permet actuellement d'entraîner une hélice via un réducteur deux étages à engrenages ou une génératrice électrique en prise directe. C'est la première solution qui était présentée à Blois, sur un banc d'essai en conditions réelles de test. Et l'équipe ne s'est pas privée de prouver que le moteur fonctionne, lançant régulièrement la procédure de fonctionnement, avec l'étonnante surprise d'une émission sonore maîtrisée.
Contrairement à une première tentative d'introduction sur le marché ULM d'un propulseur de ce type, le moteur Turbotech TP-R90 est entièrement conçu pour l'aéronautique légère en prenant en compte les contraintes qui lui sont imposées. En effet, l'hélicoptère FAMA K209 FM présenté une décennie plus tôt utilisait une turbine Solar T62 conçue pour un usage militaire dans les années 50 et servant initialement de groupe APU sur des hélicoptères gros porteurs. Un appareil simple et fiable, mais aussi rustique et énergivore. Avec le TP-R90, les ingénieurs de Turbotech entendent révolutionner la discipline. En premier lieu, baisser autant que possible la consommation de carburant. Pour cela, ils ont imaginé une récupération de la chaleur des gaz d'échappement pour alimenter le moteur en air chaud. Contrairement à un moteur conventionnel pour lequel on doit abaisser la température de l'air à l'admission, une turbine qui se comporte comme un moteur diesel optimise la combustion du mélange quand l'air est chaud, ce qui permet d'appauvrir le mélange sans perte de rendement. Par ailleurs, le circuit d'alimentation est conçu pour acheminer n'importe quel carburant dans la turbine. Gazole, Jet A1, UL91; SP95; SP98, E85, éthanol, AVGAS, fuel domestique, GNR, e-diesel, diester, huile de friture, prochainement hydrogène... Un astucieux dispositif automatisé nettoie le circuit après l'arrêt du moteur. Au final, Turbotech annonce une consommation de 19 litres/heure pour 130 ch. La masse et l'encombrement sont significativement réduits : la turbine complète avec ses accessoires est donnée pour 80 kg. La fiabilité est au cœur des préoccupations de l'équipe en charge du développement. Pour aboutir à un résultat optimal, la gestion du moteur a été confiée à un ordinateur qui opère la gestion du fonctionnement à la place du pilote. Ce dernier ne s'occupe que de 3 phases : mise en marche - ajustement de la puissance - arrêt. Un écran permet toutefois de visualiser les paramètres, notamment les températures et pressions des fluides. La turbine TP-R90 tourne à 80 000 tr /mn. Le réducteur ramène ce régime à 2 272 tr/mn à la prise de force, permettant de monter n'importe quelle hélice ordinaire. Le TBO a été fixé à 3000 heures, sachant que peu d'organes sont en mouvement dans une turbine et que les stress vibratoires sont faibles. Reste le tarif qui ''change'' un peu des habitudes ulmiques : 90 000 euros ttc le moteur complet. Deux turbines sont en cours d'adaptation, l'une sur un VL3 avec bridage de puissance réglementaire, l'autre sur un hélicoptère Choppair qui devrait faire son premier bond durant l'automne 2021.