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Pilote paramoteur et parapente, Christophe Martz est par ailleurs ingénieur énergéticien et mécanicien. Il suffisait d'une idée pour relier la passion aux connaissances, et cette idée est celle d'un concept : motoriser un paramoteur ou un parapente avec une unité de propulsion novatrice générant peu de nuisance. Si en plus elle résout quelques défauts inhérents aux systèmes existants, ce sera le bonus, le ''plus produit'' de l'invention.
Donc qui dit nuisance dit pollution et entend bruit et rejets de combustion. L'électricité répond à l'équation. Rien de neuf en soi... Sauf que le mécanicien voit dès lors l'occasion de se débarrasser de l'effet de couple dû à la rotation de l'hélice. Comment ? Simplement en mettant deux hélices tournant en sens opposé. Ainsi, l'effet de couple de l'une annule celui de l'autre. Du coup, on pose deux moteurs au lieu d'un ; deux hélices au lieu d'une ; un bâton en travers du châssis pour relier le tout et comme par magie le concept Dragonfly est posé en 2017. Reste à concrétiser le produit. Cela se fait donc au sein de Inertech SAS (société créée par Christophe en 2016), un bureau d'études qui conçoit et développe des solutions innovantes, notamment sur les énergies, les modes et moyens de déplacements futurs.
Le département Dragonfly est né avec pour ambition de proposer une solution clés en main viable et performante. Le prototypage aboutit à trois modèles opérationnels : le Dragonfly 1 - DF1 en 2021 ; le DF2 en 2022 et le DF3 en... 2023 !
Le prototype DF1 est adapté sur un châssis Miniplane avec une sellette Miniplane. Le groupe propulseur intègre une batterie 1900 Wh. L'ensemble pèse 23,1 kg et offre une poussée statique de 47,5 kgF.
Le DF2 est adapté sur un châssis Flymecc Sky-Engines avec une sellette Apco Split Leg L-Xl. Le groupe propulseur intègre une batterie 2800 Wh. L'ensemble pèse 25,4 kg et offre une poussée statique de 48 kgF.
Le DF3 est adapté sur un châssis Air Concept Delta Alu avec une sellette Apco Split Leg L-Xl. Le groupe propulseur reçoit au choix des batteries amovibles de 1600 ou 3200 Wh. L'ensemble pèse 23,8 ou 27,4 kg et offre une poussée statique de 58 kgF.
Les autonomies annoncées vont de 20 à plus de 60 minutes selon le matériel, notamment la voile utilisée, et les batteries dont la tension de service est de 60 volts. Le but du projet Dragonfly est de proposer, à terme, une autonomie en palier de 90 minutes avec une aile B/B+ pour une machine de maximum 35 kg avec un objectif autour des 30 kg.
DF1 et DF2 se cantonnent à l'exercice monoplace alors que le DF3 est mono et biplace.
Les hélices de 41 ou 43 in (104 ou 109 cm) sont protégées par deux segments de cages qui guident les suspentes en version décollage à pied.
Vient ensuite l'aspect pratique et le transport. Large de 2,40 m en ordre de marche, ce type de paramoteur serait difficilement transportable en l'état, et donc commercialement invendable. C'est pourquoi Christophe l'a pensé entièrement pliable en moins de 3 minutes. Les verrouillages sont assurés par de simples goupilles à rabat (type agricole). Ainsi, une fois replié, l'ensemble se transporte dans un coffre de voiture. De même, les hélices articulées se replient pour le gain de place, mais aussi en cas de contact avec le sol, afin d'éviter la casse.
Parmi les avantages d'une architecture bimoteur sur un paramoteur, le flux d'air que soufflent les hélices n'est pas perturbé par le pilote. Ainsi, le déport de part et d'autre du pilote améliore leur efficacité propulsive. La poussée est donc considérée comme plus performante avec une moindre consommation d'énergie qu'un système monomoteur.
Le concept Dragonfly se destine au paramoteur décollage à pied. Mais il convient également au décollage sur chariot et, par extension, aux petits pendulaires monoplaces (type Ellipse Alizé ou Aeros...). Moyennant un redimensionnement, il pourrait également s'adapter aux machines plus lourdes.
Au plan administratif, l'identification du projet DF est en cours ; selon Christophe Martz, la DGAC accueille favorablement la propulsion bimoteur dans cette acception. Le projet a également le soutien de la FFPLUM. Si le tarif n'est pas définitivement arrêté, le concepteur souhaite rester dans un positionnement commercial moyen, avec une enveloppe financière gravitant autour de 12 000 euros ttc qui dépendra de la puissance et des options choisies.