Le choix des propos résume souvent l'intelligence de leur auteur.
Le choix des mots résume toujours la pensée de leur auteur.

Ainsi mercredi 25 mars, en pleine frénésie médiatique autour du covid-19, les chaînes d'info en mal de consultants invitent-elles des sommités décoratives pour délirer en cœur dans le brouhaha inaudible.

Ce matin-là, c'est Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police National, qui connaît son quart d'heure de célébrité en répondant aux questions ultra inspirées d'un animateur de BFMTV.

Jusqu'à traiter de ''délinquants'' ceux qui ne respectent pas le confinement...

Délinquants...

Parle-t-on le la même délinquance de voyous qui tabassent des vieux pour leur piquer quelques euros ?

Parle-t-on d'une délinquance en col blanc qui promet, les yeux dans les yeux, vous m'entendez, qu'elle ne possède pas de compte bancaire...

Parle-t-on d'une délinquance en uniforme qui tabasse une touriste désarmée par erreur ?

Parle-t-on de CRS hilares qui gazent des manifestants pacifiques lors d'un sit-in ?

Ou bien parle-t-on d'une mère de famille désespérée qui promène ses 3 lardons hyper actifs quelques minutes dans un square ?

Avant de répondre, il faudrait nous expliquer ce qu'est la délinquance, après que la ministre Taubira nous ait vendu qu'un salopard condamné à une peine d'incarcération inférieure à deux ans fermes n'a rien à foutre un taule, le pauvre petit ange.

Que l'acte de désobéissance soit jugulé, voire réprimandé, est une évidence laissée à l'appréciation de flics à qui on ordonne de retirer le masque de protection.

Mais qu'un représentant syndical d'une profession bafouée et filoutée se fasse le porte-étendard d'un gouvernement en mal d'autorité, on frôle le ridicule.

Dommage que celui-ci n'ait pas bien retenu l'école, les cours d'Histoire et le chapitre sur la révolution française.

Peut-être aurait-il imaginé un blabla moins choquant pour briller à la télé.

Bientôt Pâques, le son des cloches, les larsen...

Miguel Horville