Il est possible d'assurer son smartphone contre le vol moyennant une somme quasi dérisoire. Quand on sait le prix de certains modèles, c'est une aubaine. Une douzaine d'euros par an pour en sauver parfois mille...
Ceci ressort des grandes lignes et de la théorie. Parce qu'à lire attentivement les conditions de certains contrats, parfois de grands opérateurs, on en découvre d'étonnantes, en petits caractères. Ainsi l'un d'eux assujettit l'indemnisation à un vol conséquent d'une agression ayant entraîné une ITT de 4 jours minimum !
Seulement ? Pourquoi pas ...ayant entraîné la mort ! Sans oublier la franchise, la dépréciation et l'interminable liste des exclusions... Bref, les petits caractères ont un rôle essentiel : baiser l'usager.
Admettons que le secteur privé agisse comme il l'entend, de manière désinvolte ou abusive... si c'est dans sa nature, il suffit de s'en méfier, de prendre le temps de lire et d'envoyer paître au cas échéant.
Mais quand c'est notre ami l'Etat, celui qui nous sauve de tout et de nous-mêmes, qui dispose de notre crédulité, ça devient carrément flippant.
Parenthèse anecdotique non essentielle. Quelques années en arrière, j'ai acheté une chaudière haut rendement, électronique, magique, bourrée d'astuces écologiques qui font de moi un pollueur de l'extrême empastillé de vert. Cet achat ouvrait droit à une aide de l'état. J'ai donc sollicité le service concerné pour m'enquérir des conditions et du montant de l'aide.
- Les conditions de l'aide sont-elles réunies ?
- Oui, m'sieur...
- Bien, et le montant ?
- On saura ça quand le gouvernement aura voté le budget.
- L'ordre de grandeur ?
- Pas la moindre idée... Il faut que le ministère concerné ficelle son budget.
Bref, je suis le potentiel hypothétique bénéficiaire d'une aide, dont je ne connais pas le montant, ni la date de versement... Va investir dans l'écologie et l'avenir avec une offre aussi bordélique.
Pour en revenir à nos petites affaires d'ULM, dans son immense générosité, la DGAC qui a été provisionnée en conséquence, versera 20% de la dépense de remplacement de nos VHF 25kHz qui fonctionnaient très bien, afin d'en acheter de nouvelles super vachement utiles pour se poser à Roissy, Hearthrow, Amsterdam ou Francfort. Bien sûr avec un plafonnement à 400 euros (pour un ULM).
Organes de communication de la DGAC (la voix de son maître, comme disent les vilaines langues), FFPLUM et CNFAS rappellent aux étourdis que la manne s'arrêtera le 31 décembre 2020 et qu'après il n'y aura plus de subvention (étant entendu qu'il ne s'agit nullement d'une subvention, mais objectivement d'un dédommagement, ridicule de surcroît).
Déjà, il convient de préciser le contexte. Le guide du demandeur édité par la DGAC précise que la ''subvention'' ne sera accordée qu'aux demandeurs présentant une facture (matos homologué OSAC, main d'oeuvre et acheminement) ET la nouvelle LSA (licence de station d’aéronef) datée d'avant le 31 décembre 2020.
En cas d'une VHF seule, pas de problème. Mais quand il y a un transpondeur associé, la LSA fait l'objet d'un contrôle technique d'installation, par un atelier agréé, parfois éloigné. Il serait donc temps de se bouger le fion, d'autant que le confinement (allégé ou non), la météo automnale et la saturation de certaines structures ne facilitent pas les choses.
Fallait s'y prendre plus tôt... Ou fallait peut-être pas nous casser les noix avec ces débilités. D'autant que les ulmistes auraient pu y échapper s'il existait encore des ULM et des pratiquants. Bref, cela fera l'objet d'une prochaine réflexion.
Bon... ben pour l'instant c'est à peu près carré, hormis le concept qui pue des pieds.
Alors où donc est caché el Diablo ?
ICI :
Article III, règles de financement, alinéa D...
La subvention sera versée dans l'ordre chronologique de validation des demandes de subvention. Pour être validée, une demande de subvention doit être complète. Un délai de plusieurs semaines pourra s’écouler entre la validation d’une demande et le versement, en fonction de la file d’attente et du rythme des versements de l’agence INEA à la DGAC. Enfin, la DGAC procédera aux paiements dans la limite des fonds accordés par l’agence INEA au titre du contrat intervenu, soit environ 7,9 millions d'euros.
Sentez-vous comme moi ce parfum de baise ?
Connaissez-vous le budget de fonctionnement de l'INEA et de la DGAC dans le cadre de cette opération ? Connaissez-vous l'enveloppe globale que représente l'ensemble des demandes ? Quelqu'un s'en est-il enquis ?
Au passage : quid de l'égalité face à l'impôt (sachant qu'une subvention ou aide étatique est basée sur le principe de l'impôt dont l'équité est le corollaire) ?
Comme ça, les premiers servis auront l'assiette pleine et les autres les regarderont bouffer ! Wouah... c'est comme ça que j'aime l'administration française : imprévoyante, inégalitaire, bête.
Au lieu de préparer un audit en amont : ''combien coûtera la transition 8.33''. De provisionner une somme quelle qu'elle soit. Puis de participer directement au financement par un partage équitable. Non... une usine à gaz injuste et bordélique vaut toujours mieux qu'un truc simple et réfléchi.
- N'ayant fait aucune démarche dans le sens du remplacement de mon matos,
- n'ayant aucune envie de le faire,
- n'estimant pas justifié de quémander du blé aux contribuables européens pour mon loisir,
- ayant une aversion montante pour les exigences toujours plus nombreuses en regard des services en constante réduction,
- enfin volant en ULM de chez Roro à chez Jeannot,
je m'affranchis de la nécessité d'employer une VHF. Prochaine étape : retrait de l'antenne et du fusible : surdité et mutisme me feront voler en paix. Tant pis pour la sécurité et tout le reste. La radio n'étant pas obligatoire, voler sans ponctuera mon bras d'honneur à toutes ces sottises.
Comme dit Gilou, philosophe-diéséliste et psycho-chaudronnier :
vire tout ce qui n'est pas indispensable au vol et tu obtiendras un bon avion (mais il dit aussi beaucoup de conneries).
Bons vols, à 20 km, pas plus de 3 heures.
Miguel Horville, non entendant, non communiquant
Lire le guide du demandeur (DGAC)