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Edito novembre 2015
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Vol de nuit : le bal des hiboux

Qu'est-ce qui cloche au pays des béats ? On ne me fera pas croire que tout est normal... Quand des gars décollent à plus d'heure pour connecter la haute tension, c'est forcément qu'un truc part en biais sous les coiffus...

Un compte à régler avec EDF, peut-être ? Ouais, j'entrevois bien le raisonnement : trop de lignes aériennes commencent à échauffer les esprits. Alors les bougres veulent couper le jus là où c'est trop moche. Mais pourquoi faire ça de nuit ?

Non, ça doit être autre chose...

Tout ceci participe-t-il à une grande conspiration ? Après les jihadistes kamikazes, maintenant les ulmistes kamikazes, des fanatiques décidés à ce que cesse notre discipline ? Bah oui, peut-être, mais pourquoi faire ça de nuit ?

Il doit y avoir une autre raison...

La peine ? Un trop grand chagrin quand notre guide a rejoint le néant, qui pousse ces pauvres hères abandonnés à se jeter au sol, comme les chiens visent les pare-chocs à la mort de leur maître. Possible, mais pourquoi faire ça de nuit ?

Il faut chercher ailleurs...

Le syndrome du hibou ? Une nouvelle pandémie ; une vache foldingo au cortex spongieux qui fait s'écarquiller les orbites et croire au jour quand Ra s'en va bronzer les nouveaux incontinents des Keys. On tient un truc, là.

Va falloir avertir ceux d'en haut qu'outre les nique-ta-mère hostiles au heavy metal, un péril à pis et panse fait de nous de faux nyctalopes et de vrais cons.

Revenons au sérieux de la situation. Au sérieux et au dramatique. Les derniers accidents sont, à n'en pas douter, liés au crépuscule et la baisse de visibilité qui l'accompagne. On sait pourquoi certains pilotes retardent l'heure du décollage : le vent et les turbulences se calment généralement quand l'heure avance.

D'une part, ce qui est vrai aux beaux jours ne l'est pas forcément en fin d'automne ou en hiver. Souvent le vent tombe quand la nuit est installée. Par ailleurs, cette saison est propice à des levées soudaines de brumes, d'autant plus piégeuses que la lumière baisse.

De surcroît, le regard du terrestre piéton sur le ciel n'a rien à voir à celui du pilote qui regarde en bas. Quand c'est clair pour le premier, c'est déjà laiteux pour le second.

Du coup, deux types de traquenards attendent les pilotes noctambules : la petite balade du soir et le retour de voyage.

Deux cas typiques illustrés par des exemples vécus.

Le premier par votre serviteur, pas très malin de s'être -presque- fait piéger. Soirée de fin d'été après une journée à maçonner sous le cagnard. Le ciel adopte des couleurs invraisemblables, camaïeu de violet au noir, avec des zébrures de feu et des reflets pourpres. Il reste trois quarts d'heure avant la nuit aéronautique, bien assez pour aller tutoyer cette magnificence.
Cinq à sept minutes pour pré-voler, chauffer et décoller... Le vol est local, tout en tournoiements dans mon fief. Pas de casque, pas de radio, pas de GPS...
Je virevolte autour des éoliennes qui cernent ma petite piste durant dix minutes, quinze à tout casser. J'en ai pris tout mon saoul et la luminosité faiblit. Je décide donc de me reposer...
Sauf que la piste est introuvable. En Beauce, tous les villages se ressemblent. Les éoliennes sont toutes pareilles, par grappes uniformément réparties. Mon repère, un château d'eau, est absent du paysage... Et vers l'ouest, l'aveuglement est total.
Certes, aucun péril ne me guette. Les champs moissonnés m'offrent autant de vaches que j'en souhaite. Mais il serait dommage, même regrettable, de poser l'ULM, sans doute à moins de 5 minutes de son hangar, et qu'il passe la nuit dehors. Lors d'un énième virage, je trouve enfin mes repères et rejoins la piste. Il reste encore beaucoup de temps avant que le noir envahissent la plaine.

Ce qui m'a désorienté ? Les ombres allongées. Je croyais connaître la région par coeur, mais à un certain moment, la charnière bascule et l'environnement se métamorphose. Tout se confond et le pilote se perd. C'est tellement rapide...

Au final, je n'ai pas dû m'éloigner de plus de dix kilomètres du mouillage, dix bornes qui auront suffit à provoquer, toutes proportions gardées, un léger stress.

L'autre exemple appartient à un bon ami pilote, compétent et adroit, toujours en proie à de nouvelles expérimentations...
De retour d'un rassemblement où les discussions se sont prolongées au-delà du prévu (ce qui est prévisible avec l'oiseau en question), il se rappelle (un peu tard) que le voyage du matin avait donné lieu à un contournement coûteux en carburant. Du coup, son devis est tendu : il doit progresser rapidement pour arriver avant l'heure du trop tard, cela sans assécher les réservoirs.
Dans le cockpit, entre savants calculs, navigation et -déjà- recherche de points caractéristiques, la tension monte. Quand finalement il arrive à destination, le noir est partout. Il ne voit pas la piste qu'il vient de survoler, mais son GPS qui sait le point atteint, quitte le mode ''go-to'' pour le mode ''stand-by''.
Maintenant ça craint, et il le sait. Mais parce qu'il garde son sang froid et qu'un pu..ain de bol l'accompagne partout où il va, l'étourneau trouve la piste in extremis et se pose sans bobo. Il fait nuit noire.

Ce garçon qui m'a accoutumé à d'audacieuses frasques, raconte son périple comme un non-événement auquel il convient d'apporter une note d'humour et un tact de modestie : ''le moteur s'est mis à ratatouiller en finale... j'étais en panne sèche à la fin du roulage !''

Ces exemples n'ont pas vocation à vilipender leur auteur. Seulement à faire réfléchir sur la condition de ceux qui peuvent raconter leur dernier vol de nuit. Les autres, moins adroits, moins chanceux, moins expérimentés ou moins relax, ne raconteront plus rien.

Je pense à ces malheureux qui impactent les câbles sous tension et meurent sans même comprendre ce qui leur arrive. Au départ, leur vol devait être un moment de pur bonheur. Une bouffée d'oxygène avant de dormir. Un conditionnement aux meilleurs rêves...

Mais le noir reste le noir. Nous ne sommes pas nés hiboux dans des choux, et quand la nuit tombe, nous ne sommes que des cailloux.

Donc les pistes farfelues que j'entrevoyais plus haut pour expliquer ce qui pousse certains pilotes à voler trop tard dans la journée sont erronées. Pas de haine du flux d'électrons ; pas d'instinct kamikaze, ni de chagrin inconsolable. Seulement une mauvaise décision et pas assez de sagesse pour l'abandonner.

Cela me fait penser à Dingo le chien : il sait parfaitement qu'il va faire une connerie... mais il la fait, parce que l'envie est plus forte que la raison.

Bons vols, avec prudence.

Miguel Horville

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