Je pensais les pilotes d'élite plus inspirés, plus précis également.

Bah... nan. De braves putaclics, comme les charognards de la PQR*, comme les bouchabites du service public...

Une engeance en bassesse qui n'a de loyauté que pour le dernier euro encaissé, de mea culpa que pour le premier euro perdu.

Un club qui parle une langue approximative, nourrie aux anglicismes faciles et aux raccourcis SMS. Un aréopage qui utilise la passion des autres pour un profit personnel.

Je cause de ceux qui mentent au premier terme pour engranger des vues. Je cause d'un qui, formé pour être précis comme un laser, patauge dans le pifométrique. D'un qui dit ULM pour parler d'avion. D'un qui mal nomme les choses...

Bon, certes, ils le font tous. Tous les bateleurs nomment ULM des choses qui n'en sont pas. Ça fait branché, même si on passe pour un con.

L'ULM est un acronyme français qui signifie Ultra Léger Motorisé, et répond à une réglementation française précise, laquelle exclut de la dénomination tout ce qui n'y répond pas.

Donc quand un aéronef pèse plus de 525 kg (sans bateau vissé en carène ou autres subtilités...), il n'est pas ULM. Le nommer ainsi, c'est travestir la vérité. Pour un scribouillard de la PQR, c'est presque excusable, tant le niveau d'incompétence tend vers un hasardeux mélange de haggis et d'ikizukuri. Mais pour un pilote de chasse, une ''pointure'' du monde aéro, même improvisé journaliste, ça relève du casu marzu.

Passons sur le vecteur de communication, la suite est bien plus incommodante.

Donc le spécialiste, en déambulation au Bourget durant la kermesse des égorgeurs, nous présente un aéronef Shark, qu'il nomme ULM et décrit comme tel, précisant toutefois que sa masse est de 600 kg sans ses équipements, que le passager est un navigateur, que les missions se déroulent possiblement de nuit et/ou au FL180 (donc oxygène, donc masse augmentée), et enfin, cerise sur le gâteau, que les autorisations de vol sont octroyées par un pays en guerre, ayant une propension actée pour la complaisance administrative.




Il est très naturellement affirmé que les ULM disruptent la 3D, de l'aviation légère à l'aviation de guerre.

Wouah ! Disrupter... Aviation de guerre... C'est vrai que l'ULM est à l'honneur, au Bourget.

Laissons ce bloubi-boulga pour aborder le cas du VL3 Turbine présenté, toujours au Bourget, devant un parterre de multimédaillés extatiques.

Si le commentateur a la sagesse de ne pas nommer l'aéronef ULM, un détail administratif très bête ne laisse planer aucun doute à ce sujet : une énorme immatriculation Fox Juliet sur le flanc droit. Z'avez compris, que l'appareil en question est bien borderline, avec une immatriculation WJMB qui relativise sa présence au Salon du Bourget. C'est pourquoi le constructeur a choisi la décoration camouflage militaire, histoire de bien coller aux sensibilités locales et accessoirement de permettre la levée de fonds spectaculaire de 8,5 millions d'euros pour le motoriste français. En rouge ou arc-en-ciel, pas sûr que les fins poètes sabroclair aient snifé toute la subtilité d'un prout-prout diesel.

Car ne n'y trompons pas : au Bourget, on ne vient pas pour composer des bouquets... On y vient remplir les carnets de commande des usines à macchabées, et rêver des futures façons de démonter des contemporains.

Donc l'aéronef VL3 Turbine camouflage n'est pas annoncé comme un ULM, mais il l'est, et ready for war. N'imaginons pas que le Shark aurait seul le droit de faire pan-pan.




Nous sommes en 2025 et ces choses nouvelles nous surprennent...

Nouvelles, vraiment ?

Rappelle-toi avril, puis décembre 2024. Des Aeroprakt A22 kamikazes dronisés jetés par l'Ukraine sur des usines russes. ULM, c'est encore une fois la dénomination médiatique qui a été répétée jusqu'à l'indigestion. Car ces aéronefs n'étant pas immatriculés en France, il n'étaient pas des ULM. N'étant pas pilotés par un quidam, ils l'étaient encore moins. Et pesant la masse d'un âne mort, chargés de carburant (pour raser le sol popof sur 1100 km) et d'une poudre magique qui renvoie Nobel à l'invention du sable.

La médiasphère a encore bien fait son boulot de pute. ULM = drone = boum = guerre. Tu diras ça à l'ami Claude, que son A22 fait péter des usines à Spoutnik ; je pense que ça va le détendre.







Puis plus tôt, en octobre 2023, le 7 de sinistre mémoire. Des envahisseurs du hamas ont utilisé différents types d'ULM pour défoncer par surprise des civils sans défense. D'ULM ? Pas sûr que les trapanelles en question soient de réels ULM. Relevaient-ils de la définition administrative de l'ULM ? Impossible, c'est expliqué plus haut, je répète pas.

Reste que d'ULM, on ne retient que mort et atrocité. Bien joué, les gars.




Plus avant, encore. Les dégénérés de Greenpeace qu'ont troublé l'ordre public pour des revendications hystériques...

En 2021, un intellectuel étoilé s'est démonté sa tronche de con en tombant comme une bouse sur le stade de football de Munich, lors de l'ouverture d'un match.




Et l'autre merdeux de schpountz, en 2012, qui s'est posé sur la centrale de Bugey pour la gloire d'un éphémère fumigène rose tafliole (il n'a pris que 6 mois avec sursis ; je l'aurais engeôlé perpette dans un chiotte turque).




Encore une belle image donnée à l'ULM (dans ces deux cas, il s'agissait réellement d'ULM).

Bon, me direz-vous. Qu'est qui m'agace autant dans cet énoncé de faits sans rapport avec notre activité de loisir ?

Et bien là est justement la question. Notre activité ULM est une activité de loisir. Mélanger des avions guerriers avec nos papillons récréatifs est complètement stupide ; racoleur au dernier degré.

Mais surtout, et c'est là que les sots n'entrevoient pas l'infini opportunisme de nos dirigeants, leur terrifiante perversité, c'est qu'à force d'infuser ''ULM=guerre=terrorisme=désordre=danger...'', notre activité bien innocente va se prendre le coup de massue vertigineux qui la menace depuis des lustres.

Des crevures gaucho-bobo-despotes n'attendent qu'un bon prétexte pour nous clouer au sol.

Un bon, ou n'importe quel prétexte. Une vigie-pirate plus ou moins exagérée (genre les 40 attentats que notre état bienveillant-menteur déjoue quotidiennement), une émeute peu plus énervée que les autres (Dieu sait combien y en aura), et paf ! L'ULM potentiellement guerrier du pote Claude restera au hangar jusqu'à ce que les choses s'apaisent, ou pas.

Alors n'imaginons même pas que Mozart déclare la guerre à un autre tordu de son espèce. Car n'oublions pas que si Wolgi a composé la flûte enchantée, il est également à l'origine de marches militaires.

Qu'on ne me traite pas d'alarmiste, de complotiste ou de paranoïaque : rappelons-nous simplement la coco et les auto-ausweis !

Tout le monde a bien obéi, et bien fermé sa gueule. Pour rien. Parce que Mozart l'a décidé.

Il est vrai que la FFPLUM aurait été inspirée d'introduire la notion de loisir dans la dénomination de nos ULM... Mais ses présidents successifs pouvaient-ils imaginer... ?

Oui. Parce que gouverner, c'est prévoir.

Il fallait prévoir que des crétins useraient de notre cher acronyme pour désigner des choses sans rapport. Il fallait anticiper la transformation de notre modèle réglementaire afin d'empêcher que nos engins deviennent guerriers.

Et surtout, il fallait reprendre systématiquement quiconque nommait ULM tout ce qui s'accroche aux nuages.

Ceci parce que mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde.

Impossible de finir cet inventaire de l'hypocrisie ordinaire sans citer le motoriste autrichien Rotax.

Rotax, marque filiale du groupe BRP, pour Bombardier Recreational Products... Des produits récréatifs...

Juste pour être sûr, le terme récréatif a-t-il à voir avec l'embargo qui n'interdit pas de livrer des moteurs de drones militaires à l'Iran ?

Récréatif, c'est un truc en rapport avec les bombes volantes que des civils se prennent sur la tronche ?

Je demande... Parce que cela ne semble pas bien clair. Quand BRP envoie son rapport d'activité annuel à la presse, on y lit des trucs passionnants, comme quoi Can-Am est au plus haut ou que Sea-Doo booste les dividendes de l'entreprise...

Bizarrement, on ne lit nulle part que la plupart des drones militaires sont mus par des moteurs Rotax, qu'ils soient du bon camp ou du camp d'en face... Or des drones kakis, il en pleut des tétrachiées ces derniers temps. Soit ça rapporte gras, soit le mécénat prend des formes étranges.

Récréatif... Faudra que je teste le concept en pissant sur les pompes de José Boisjoli**.

Comme dit Gilou, philosophe-diéséliste et psycho-chaudronnier : ce n'est pas la pourriture qui manque, seulement la volonté de s'en éloigner.

Bons vols, en évitant la mitraille.

Miguel Horville

* (presse régionale quotidienne)
** président du conseil d'administration de BRP