Bruxelles envisage des restrictions dans le cadre de la conduite routière des seniors. L'idée rejaillit régulièrement, la faisant passer pour un marronnier sempiternel. Sauf que la fréquence des discours s'accélère, traçant un chemin dans l'inconscient collectif. Faisant abstraction du fait que les 75-79 ans sont responsables de 3% des accidents routiers, alors que les 20-24 ans en provoquent plus de 12%, les technocrates sèment les graines d'une gérontophobie inquiétante.
Par ruissellement, l'EASA propose aux autorités aéronautiques nationales de soumettre des mesures similaires dans le but d'harmoniser de manière générale les notions d'âge et de mobilité. Pour cela, elle s'appuie sur des rapports qui tendent à démontrer que, contrairement aux accidents routiers, les accidents en aéronautique de loisir impliquent davantage de pilotes d'âge avancé, sans considération pour d'éventuels troubles physiologiques.
C'est très exactement ce que la DGAC a déjà appliqué dans l'arrêté du 17 février 2025 concernant les conditions d'utilisation des ULM, particulièrement pour les vols locaux à titre onéreux et les vols de découverte.
Dans le cadre de ces activités :
- visite médicale de moins de cinq ans obligatoire pour les pilotes de moins de 60 ans,
- visite médicale de moins de deux ans obligatoire pour les pilotes âgés de 60 à 70 ans,
- visite médicale annuelle pour les pilotes âgés de plus de 70 ans.
Mais cela ne suffit pas à l'EASA, qui soumet l'idée d'une généralisation de cette règle à tous les pilotes, même ceux ne transportant pas de passagers, avec une limite d'âge pour passer l'examen du brevet de pilote et une limite d'âge pour conserver le droit de voler seul.
On parle de 65 ans pour l'obtention du brevet et de 80 ans pour l'arrêt des vols solo.
Bref... bosse tant que tu peux, cotise toujours, et meurs tôt.
Et dire qu'en 2005 les français avaient voté à 55% contre l'Europe...