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Edito octobre 2009
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Une crise... quelle crise ?



ULMaG a reçu plusieurs courriers angoissés d'acheteurs potentiels qui s'interrogent sur la pertinence d'acheter un ULM en ces temps de ''crise''. Deux courriers ont retenu plus particulièrement mon attention, car ils font intervenir la confiance, sous des formes différentes. JCD cherche un multiaxe neuf, mais s'interroge sur le devenir du constructeur qui fabriquera son appareil. Il voudrait acheter français, allemand ou italien, auprès d'un distributeur sérieux qui ne le plante pas. Le récent dépôt de bilan de ALMS lui fait froid dans le dos. On peut le comprendre. Sauf que cette cessation d'activité n'aura rendu les J300 orphelins qu'un ''petit'' semestre. En effet, la nature a horreur du vide et le commerce aussi. Ainsi Aéro Synergie a repris ALMS, et les J300 ont à nouveau un atelier d'entretien-réparation. Quand on opte pour un matériel sérieux déjà bien répandu, ne traînant pas de casseroles, les chances de devenir orphelin sont somme toute assez minces. Bien sûr qu'à traquer le mouton à cinq pattes, on risque de vilaines déconvenues, et surtout de rester longtemps propriétaire du zinzin maudit dont personne ne veut.

Claude pense qu'il est très aventureux d'entreprendre un crédit pour l'achat de l'ULM de ses rêves. Ce second exemple illustre précisément l'angoisse de la crise. Peur que l'entreprise ferme ; peur de s'endetter... Pour nous autres fourmis industrieuses, la crise est apparue comme la faillite des banques. Notre pognon cramé, la perte des institutions, la guerre civile. Ne riez pas ; on n'a jamais autant liquidé de Livrets A que ces neuf derniers mois. Conséquence inattendue, il n'y a jamais eu autant de fric dérobé à domicile que ces neuf derniers mois.

Petit retour sur la ''crise''. Que s'est-il passé avec les banques ? C'est très simple. Habituées à extraire des profits de leurs opérations spéculatives, elles ont perdu la notion du risque, ce qui les a conduit à en prendre de réels... Elles se sont mises à spéculer avec leurs fonds propres. Outre que c'est hautement réglementé, c'est risqué. Tant que ça fonctionne, tout le monde se frotte les mains et personne n'y trouve à redire ; les états palpent leurs dividendes, les particuliers et les PME accèdent facilement aux crédits qui sont ''couverts'' par les gains d'affaires, et les épargnants font des profits. Seuls crèvent quelques traîne-misère dont l'existence négligeable n'empiète pas sur le JT, porte-parole d'une caste financière qui s'en bat joyeusement la bourse. Après tout, que représentent quelques clodos de plus ou de moins quand les téléviseurs de salon affichent une diagonale d'un mètre ? La règle internationale de ce jeu consiste à conserver les fonds propres utiles au respect des engagements, à l'octroi et la garantie des prêts. Le problème a été que subitement les profits escomptés ne sont pas venus, la faute à un climat économique mondial tristouille. Du coup, les banques ont purement et simplement annoncé qu'elles risquaient de déposer le bilan. Comme il y a eu faute (les fonds propres ont été perdus), on aurait pu les contraindre de mille manières... Au lieu de ça, les gouvernements ont opté pour des politiques douces, ce qui a donné lieu à des prêts, certes à taux élevé (l'état français a prêté à 8%, alors qu'il emprunte lui-même entre 3 et 3,5% sur les marchés internationaux et que les banques empruntent entre 0 et 2%). Ce faisant, l'état qui n'a pas choisi d'entrer dans le capital de ces banques, a tout de même dicté quelques ''conditions'', ou plus timidement des conseils, au rang desquels un code de bonne conduite. Les banques qui font et défont des présidents n'entendent pas qu'on leur dicte leur conduite, et encore moins qu'on leur dise de se laver le cul. N'oublions pas que les banquiers se reconnaissent entre eux à l'odeur. Cette perte de repère olfactif leur serait donc préjudiciable. Elles sont donc reparties de plus belle à l'assaut de profits qu'elles ont obtenus en quantité faramineuse et en un temps record, grâce à un concours de circonstance idéalement opportun : la conjoncture huilée par les états eux-mêmes qui craignaient une crise majeure. Les banques ont donc été en mesure de rendre l'argent prêté en moins d'un an, se libérant du même coup du ''code de bonne conduite''.

Et fidèles à l'opportunisme qui les déshonore, elles ont très bien expliqué qu'elles seraient désormais prudentes et parcimonieuses en termes de placements. Pour commencer, elles regarderont à deux fois avant d'aider une PME en expansion ou un ménage qui s'installe. On ne dit rien des marchés boursiers auprès desquels elles ont repris leurs bonnes habitudes, spéculant à tour de bras et reversant des dividendes sordides (140 milliards de dollars en 2009) aux trous de culs ferrarisés qui programment la mort de VRAIS travailleurs. A titre indicatif : en 1985, le profit des banques représentait 5% des profits de l'ensemble des entreprises. Aujourd'hui, il représente 50% ! Le vrai métier d'une banque est d'irriguer l'économie. Ce n'est ni à l'état, ni aux particuliers de le faire. Dans l'idéal, la banque prête, se commissionne sur le prêt, et l'entreprise progresse ; cela évite les dérives boursières et les investisseurs avides. Là, elles comptent gagner plus d'argent, des sommes colossales rapidement ; c'est le cas durant le premier semestre 2009, uniquement sur les marchés financiers grâce à des conditions de marché favorables (marchés d'actions, d'obligation, ascension des bourses et surtout renflouement des états !). Mais les banques ne vont pas mieux pour autant. Car un prévision existe qui n'est pas rose : 4 millions de chômeurs à l'orée 2010 et 70 000 faillites d'entreprises pour la fin de l'année. Ceci représente un coût social que le petit milliard engrangé par l'état lors de son prêt aux banques ne couvrira même pas en partie, d'autant que l'état a déjà dilapidé cette manne par avance, notamment en dépenses de fonctionnement, lesquelles augmentent de 9,5% par an (malgré une diminution graduelle de la charge salariale des fonctionnaires à cause de leur réduction numérique). Aujourd'hui les crédits à la consommation on baissé de 30% sur un an (accord + demandes) et les crédits aux PME de 20% sur un an. Un an après la faillite de Lehman Brothers, le Dow Jones a atteint 10 000 pts, frôlant ainsi les records historiques. Pendant ce temps, les déficits publics atteignent 140 milliards d'euros en France (un record) et le sur-endettement des ménages explose (162 000 dossiers déposés à la Banque de France, soit +17 % par rapport à la période de référence de 2008).

Donc passons outre la santé des banques et voyons ce qu'il faut voir. Une crise, nous en vivons une c'est sûr. En revanche, fait inédit, les organismes de contrôle, les banques centrales et les gouvernements ont des moyens d'agir pour éviter les cracks globaux comme en ont connus nos grands-parents. Heureusement ! Car les couards qui nous dirigent craignent plus que tout la perte de leur mandat. Ils se débrouilleront contre vents et marées pour que nous gardions le petit espace de confort qui fait de nous des moutons silencieux.

La crise s'alimente de nos peurs. Plus je recule, moins le pays avance. Moins le pays avance, plus je recule... Si vraiment c'est la fin des temps, qu'aurai-je à faire de mon oseille dévaluée qui me servira tout juste à allumer le feu sous ma bâche en nylon bleu ? Mieux vaut profiter immédiatement de mon potentiel matériel pour prendre du plaisir tant que je le peux. Et si ce n'est pas la fin des temps, alors youpi ! Seule considération, acheter bien, auprès d'un vendeur sérieux, de préférence un produit facilement réparable, sans compétences particulières, ni accessoires coûteux et non reproductibles.

Bravo à ceux qui ont tenu jusqu'au bout de cette lecture !

Bons vols, avec prudence.

Miguel Horville

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